10 Mai 1981 – 10 Mai 2021 40 ans de Révolution Technologique...

Il ne s'agit pas de politique dans ce post, mais de nostalgie technophile. De cette soirée du 10 Mai 1981, j'en retiendrai l'apparition du visage de Mitterrand en Pixel Art, comme symbole de l'entrée de la France dans le numérique. La décennie 80 sera la décennie de mes 20 ans, qui coïncidera avec les 20 années à attendre l'an 2000. J'étais ce que l'on appellerai aujourd'hui un Geek, aidé en cela par un oncle ingénieur chez C2I-Honeywel-Bull. Cette décennie marque le basculement définitif de notre société encore rurale et industrielle en une société informatique et tertiaire et cela sous un mandat socialiste.

On ne parlait pas encore de fracture numérique mais « d'informatique pour tous » mise en place par le plus jeune 1er Ministre nommé en France : Laurent Fabius (Ministre du Budget, de 1981 à 1983, puis de l'Industrie et de la Recherche, de 1983 à 1984. Il est nommé, en juillet 1984, Premier ministre). Les petits écoliers français allaient découvrir les joies d'utiliser le stylet graphique sur un TO7-70 ou apprendre à compter avec le logiciel « La carotte malicieuse » du MO5. C'est l'euphorie informatique, avec des stages informatiques, des démo, de grands salons au CNIT temple du SICOB. On rêve de devenir le prochain Bill Gates ou le futur Steve Jobs. On veut tous monter notre boite informatique.

Un ordinateur personnel IBM ou un Macintosh d'APPLE coûtent encore un bras et c'est l'AMSTRAD CPC 464 qui rafle la mise avec des machines bon marché, sans disque dur et une carte mémoire antédiluvienne de 64Ko. Regarder des pixels défilés sur un écran d'une définition de 160 × 200 en 16 couleurs est déjà toucher du doigt le futur. Le film TRON projette déjà nos rêves positifs d'être un jour dans la machine. Le jeu vidéo explose de pixels colorés dans les salons en connectant sa console ATARI sur le téléviseur cathodique GRUNDIG ou Telefunken couleur PAL-SECAM 110° à télécommande sans fils du salon. La NES de Nintendo devient le Saint Graal pour tout gamer naissant ; et le jeu n'est pas encore politiquement vilipendé.

Dans cette décennie, la France change énormément. Le Louvre gagne une Pyramide, la Défense sa Grande Arche. Le RER fonctionne et dessert enfin le cœur de la capital à Châtelet les Halles, là où il n'y a pas la Mer. Le Virgin Megastore des Champs-Elysée devient le temple de la consommation musicale de masse avec la modernité du CD. On y achète de CD Thriller de Mickael Jackson qui n'est pas encore devenu blanc. Canal+ installe le concept de chaîne thématique cryptée et fait entrée le porno à la Télé. La carte de crédit c'est généralisée et le paiement en ligne via son Minitel est possible.

Parlons en du Minitel, invention géniale précurseur du Web qui fit la fortune de Xavier Niels. En ces années 80 la France et ses ingénieurs pensaient que tout était encore possible techniquement et sur la lancée du TGV imaginait conquérir le Monde avant que la Chine ne s'éveille. Cette période est euphorique et technophile, positive et créative. La radio devient libre, la Télé n'est plus sous tutelle et CHARLIE Hebdo caricature à tout va. Cabu est avec Dorothée sur Récréa2 et les enfants découvrent les dessins animées Japonais quand Papa découvre les voitures HONDA.

Nous ne sommes plus obligés de supporter les variétés mièvre et Giscardiennes de Maritie et Gilbert Carpentier mais Drucker est toujours là, pour présenter « c'est la Ouate » de Caroline Loeb. Le Hit parade du TOP 50 marquera la décennie de ces tubes à 2 balles sur lesquels nous dansons encore aujourd'hui. Car s'il est un tube incontournable de la décennie c'est bien « Les lacs du Connemara » de Michel Sardou, qui encore aujourd'hui, marque la fin de toutes soirées étudiantes, me disant avec Nostalgie que c'était pas si mal les années 80...