Ode à la chaise

Dans un pays ou l'usage veut que tout acte se réalise au ras du sol, la chaise a un statut particulier. Même si Toutankhamon avait sa chaise, dans nos sociétés occidentales, nous ne savons même plus depuis quand la chaise est la norme. C'est la chaise qui remplace le banc, le tabouret, le Dagobert, le pouf, le trône ou le lit, depuis le XVIIIe siècle. Nous ne faisons plus attention à sa forme, concentrés que nous sommes à sa fonction. Au Japon cela prend un tout un autre sens, puisque la position habituelle dans l'habitat traditionnel est de s'agenouiller sur un tatamis. Parfois l'on peut être assis dans un trou fait dans le sol pour réchauffer ses jambes sous la table.

Difficile de plier ainsi nos grands corps occidentaux rouillés par notre sédantarisme que l'apparition dans l'espace public d'une chaise est un bonheur retrouvé. Ce bonheur s'accompagne d'un esthétisme délicat et élégant, rarement vu sous nos contrées où parfois ce meuble devient vite ostentatoire. Ici rien de cela, tout est léger, aérien, il ni y a pas d'orgueil ,ni de vantardise, juste le confort de se poser assis, plus bas, mais pas au sol. Le Japon a même inventé le « zaisu », chaise sans pieds qui vient supporter le dos. Mon séjour au Japon fut l'occasion de remarquer ce meuble si élégant à l'usage presque élitiste. Je vous laisse découvrir ces quelques exemples rencontrés lors de mon périple.