Si t'aimes les Musées, va au SIMESITEM

Vous êtes peut être encore de ceux qui pensez qu'un musée est triste et sans saveur. Vous imaginez déjà un lieu poussiéreux tenu par une conservatrice binoclarde, qui dispose des petits cartons illisibles devant un tableau ? La visite d'un musée évoque sans doute encore pour vous un après-midi sans fin à écouter la maîtresse dans d'interminable galeries. Pire encore, une fois devenu adulte c'est contraint et forcé que vous consentez à accompagner vos enfant dans une expo. Pourtant vous même, vous rêvez de pouvoir avoir en France un Musée du jeu vidéo, et vous êtes prêt à imaginer des scénarios de visites interactives téléchargeables sur votre iPad.

Ne rêvez plus, tout ceci existe bel et bien, et le musée d'antan est passé de mode. Si vous voulez découvrir les innovations dédiées aux espaces culturels et au musées, il y a un salon pour cela, c'est même un salon européen : Le SIME SITEM. La France regorge de musées mais également dispose d'un public nombreux, fait de locaux et de touristes, qu'il faut continuer à séduire, intéresser, cultiver et amuser. Les expos se visitent à guichet fermé comme pour les tournée de Madonna, et les grands musées se déploient en province, à Metz et Lens avec un immense succès populaire. Le numérique est un moyen de répondre à ces enjeux si variés et souvent contradictoires.

Comment concilier la séduction et l'expertise ? L'accessibilité et la transmission du savoir ? Le ludique et la vulgarisation scientifique ? La conservation patrimoniale et la diffusion Web ? La médiation culturelle et le collaboratif ? Sont des contraintes et des enjeux qui trouvent ici des propositions intéressantes et innovantes. Au coté des traditionnelles exposants de vitrines et d'éclairages, la salon fait la part belle aux exposants numériques qui savent utiliser le vocabulaire classique du Web, de la 3D, de l'immersion, de l'interactivité et du jeu vidéo, cette fois adapté au monde muséal et culturel.

Avalanche donc dans les allées de dispositifs immersifs, de tables tactiles et des parcours interactifs. Je suis moi même frappé par le nombre croissant d'effets visuels, d'écran Alioscopy montrant des sculptures en 3D sans lunettes et de tablettes tactiles en tout genre pour des immersions en réalité augmentée et d'accès à des bases de données géolocalisées. Est ce un effet de modernité ? Ou un besoins réel poussé par les demandes des visiteurs ? Dans tous les cas, on est vite tenté de tripoter toute cette technologie et de jouer à tout ces jeux si séduisants.

Cela n'a pas toujours été le cas. Si le numérique fit son entrée timide dans les année 90, ce fut par dose homéopathique sous l’œil critique et dédaigneux du milieu culturel. La grotte de Tautavelle créa l’événement en installant la première borne interactive, suivi par la Galerie des Dates du Musée d'Orsay qui pilotait un LaserDisk Olivetti assurant les premiers zoom sur des peintures. En 1995, le CD-Rom Louvre Peintures&Palais produit par les éditions Montparnasse et réalisé par INDEX+ faisant définitivement cohabiter le monde des musées avec celui du numérique. La suite s'écrivit sous nos yeux, d'expositions Universelles en inauguration de nouveaux musées comme celui de la Galerie de l'évolution ou de la Cité de la Musique.

Aujourd'hui il n'est plus étonnant de télécharger l'appli de l'expo DALI avant de rentrer au Centre Georges Pompidou, de manipuler une NINTENDO 3DS pour découvrir les œuvres du Louvre, ou de visiter le Château de Versailles grâce à GOOGLE Street. Il n'est plus étonnant de découvrir des Flashcode ou QRcode sur les cartouches des œuvres et encore moins surprenant de podcaster des circuits de visites en remplacement des vieux audioguides directifs.

20 ans après les premières expériences numériques, le monde de la culture et du patrimoine est réconcilié avec la dématérialisation et l’interaction. Ne généralisons pas, ces expériences sont encore principalement réservées aux grands établissements, ou aux lieux touristiques. La tendance est là et le plus petit des Musées dispose déjà de son site Web et de sa page Facebook, pour communiquer. La pression des visiteurs et la concurrence internationale achèvera de convaincre les plus réticents et si le numérique est encore pensé et construit comme un outil de diffusion il deviendra rapidement un outil collaboratif, conciliant la passion des visiteurs érudits avec les savoir des experts.

Mes étudiants de la promotion Focillon en Master patrimoine de l'université de Poitiers sont dans cette veine. Pour la 2éme édition du Festival musées (em)portables, un film a été primé pour la plus grande fierté de la promo. L'objectif est simple : faire un film sur le musée avec votre téléphone portable (- 3 minutes), objectif rempli avec talent. http://www.simesitem.fr/musees_em_portables/video/

Pour finir sur une note d'humour décalé, ce salon est aussi l'occasion de découvrir des professions surprenantes pour un geek comme moi. Ainsi la protection des œuvres et du patrimoine passe aussi par la dératisation, nous avons nos « Bugs », « SPAM », « Trojan » et autre « Worm », les musées ont leurs rats et termites pas numériques.

http://www.simesitem.fr/

Des entreprises et des projets à suivre ou à découvrir

http://www.mazedia.fr/technologies-interactives/

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