Bourse 2012 Fondation Jean-Luc Lagardère

Dans le paysage industriel français, Jean-Luc Lagardère tenait une place à part, sportif, ingénieur, créatif, capitaine d'entreprises, il représentait ce que la France Pompidolienne fit de mieux. Sa fondation a pour mission de soutenir des projets innovants dans la presse et le médias qui sont le cœur de métier actuel du groupe. Cette fondation se présente comme un ascenseur social, qui permet l'épanouissement des projets les plus piquants, les plus déroutants, les plus touchants et les plus innovants. Venu soutenir l'un des projets de mes étudiants, je viens très modestement vous montrer les moments forts de la soirée.

L'asie était à l'honneur, avec deux projets émouvants. Un projet de Hefang Wei, jeune graphiste chinoise qui a exprimé tout son talent et toute sa vision du monde dans un film d'animation inspiré d'un conte indien. Un autre projet d'écriture romanesque cette fois autour de la mafia du vin, dans la banlieue de Shanghai, où l'on découvre que les arnaqueurs ne sont pas forcément les Chinois.

Un autre thème qui me tient à cœur est celui du numérique, dont la créativité est elle aussi récompensée. Une expérience immersive basée sur la lumière fut appréciée de tous et ouvre la voie vers d'autres expériences interactives, malgré des allusions souvent douteuses de Jean-Pierre Elkabach. D'ailleurs durant toute la soirée l'assistance avait souvent envie de crier « Taisez-vous Monsieur Elkabach » pour laisser parler les lauréats. Oui la créativité peut venir de la Drôme, oui il est possible de se prénommer Sabri en étant français depuis 2 générations et oui Bobigny est aussi une ville d'expression de créativité, n'en déplaise au parisianisme ambiant.

Mais le projet, qui me tenait et tenait à cœur la promo des étudiants de Poitiers ainsi que le corps pédagogique est celui de Mamadou Alpha Sané. Moi qui me plaint en permanence de la détestable qualité du ReR et de la SNCF, je fus particulièrement intéressé et curieux de cette initiative de parcourir en train la ligne qui va de Dakar à Bamako. Ce fut sans doute bien plus qu'une immersion, mais un vrai travail d'ethnologue soutenu par une écriture impeccable.

Le choix du numérique fut également apprécié, même en ces temps de doutes et de remise en question et je ne doute pas que le futur projet de site web sera soutenu par la communauté des internautes. Nous en ferons tous la promotion cela est acquis. L'innovation était au programme de cette soirée, à petite dose mais bien présente. Les années prochaines, le jury sera peut être constitué d'internautes et la cérémonie plus Web 2.0.

C'est ainsi que c'est achevé cette soirée avec la présentation du groupe Manceau, d'un livre fleuve, d'une librairie et d'une expérience transmédia de la part de « Bouvard et Pécuchet » des temps modernes. Bon succès à ces lauréats, leurs aînés ont bien réussi...

http://www.fondation-jeanluclagardere.com/