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Eric Leguay, ma vie numérique

Le présent n'est que le futur passé...

Les nouveaux curés numériques

Pour ma chronique dominicale, j'ai choisi un sujet polémique, politique et prolifique : le sexe. Je suis né et j'ai grandi dans les acquis de Mai 68, qui voulaient que l'éducation sexuelle entre à l'école et pour qui le mot masturbation n'était plus tabou à la télévision. La parole enfin libérée après des siècles d'étouffement religieux sur la sexualité était perçue comme une immense liberté de conscience et de jouissance. Ce n'était plus à l'église de régler ma vie sexuelle et sentimentale. La laïcité avait fait son œuvre bienfaitrice en détachant le sentiment religieux respectable et respecté, des conduites intimes. Nous ne culpabilisions plus sur nos pratiques hédonistes. Nous pouvions enfin parler de notre foi et de nos angoisses avec nos prêtres, sans rougir ou avouer dans l'isoloir nos pensées nocturnes.  

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Mais voilà, l'humain a horreur du vide et si le « curé » ne joue plus le rôle social du contrôle des « bonnes mœurs », il se trouve toujours, quelqu'un d'inspiré, pour combler ce néant d'un prêchi-prêcha nauséabond. Encore une fois c'est le numérique qui sert de scène à des ligues de bonnes vertus pour nous gronder, nous culpabiliser et rendre satanique nos pratiques numériques. Après le jeu vidéo, source de toutes violences, après le Web, source de tous les trafics, le téléphone mobile est le fruit de Sodome et Gomorrhe. Ils sont psychologues, sociologues, pédopsychiatres, et plus surprenant agence de communication et après avoir rangés au fond de leur poche, leur éthique et leur rigueur scientifique viennent sur les plateaux nous compter combien tout cela n'est pas beau. L'exécration du numérique est à son comble et comme ces apôtres de l'apocalypse, ils donnent l'illusion que dans le portable de chaque ado se cache un boxon. 

 

 

Aucune étude, pas de chiffres ni de données statistiques, rien que de la « Vox Populi » du « on dit que », de témoignages flous et la messe est dite, le porno se répand chez les ados. Le coupable ? Le téléphone portable. Vous pouvez culpabiliser parents d'avoir offert à Noël un smartphone à pomme, vous pouvez trembler gamins curieux. Ces curés ne vous sauveront pas, ne vous aideront pas, ils vous dénonceront, parfois même pour du pognon. Belle affaire que de découvrir qu'à 14 ans, un adolescent a soif de découvertes, d'expérimentations et que les hormones le grattouille au fond du caleçon. Les nouveaux curés sont nés, pas pour sauver nos âmes de pauvres pécheurs mais pour se vanter de passer à la télé. De ceux-la, il sera difficile de s'en débarrasser, alors qu'en famille il est parfois plus simple d'aborder le sujet sans dramatiser ni culpabiliser.

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Le paradoxe veut qu'aujourd'hui, les prêtres, les vrais, sont accessibles et numériques et que tout les sujets peuvent être abordés. La sexualité peut être débattu librement alors même que les prises de paroles du pape sur le préservatif et l'homosexualité sont critiquables et critiquées. Nos « curés » français ont la chance d'appartenir à un épiscopat plus ouvert et tolérant qu'avant. Pour finir cette chronique en éspérant que la nuit précédente, il faisait chaud sous vos couettes, j'entonnerai le refrain d'Alain Souchon, « J'veux du cuir : pas du peep show, du vécu. J'veux des gros seins, des gros culs. »



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