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Eric Leguay, ma vie numérique

Le présent n'est que le futur passé...

Chronique d'une guerre annoncée

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Ce fut la semaine de tout les dangers, la semaine de la déclaration de guerre, la guerre des pixels, la guerre numérique. Le Web s'est imaginé et construit sur des idéaux de liberté, de gratuité et de partage, très loin des mécanismes de pensée d'Universal, d'Orange et de Lagardère. C'est cette guerre tellurique et fratricide qui vient de se déclarer. D'un coté, les industriels du contenus, de la musique et du cinéma, qui viennent de comprendre leur mortalité et de l'autre les usagers, citoyens, consommateurs acteurs du Web qui comprennent que la ficelle est un peu grosse. Entre les deux ; le politique, Ponce Pilate numérique, qui n'anticipe pas, ne prévoit pas, ne protège pas, ne tranche pas et prend des décisions au gré de la force de persuasion des Lobbyistes. 

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Techniquement tout peut se partager, s'échanger, légalement il y a le droit à la propriété intellectuelle. Aux états unis où le concept du Freeware est très populaire, cela a permis au Web de se déployer et d'apporter à tous des applicatifs ingénieux. Le développeur talentueux et débrouillard inventeur de ces petits applicatifs quotidiens n'est pas considéré comme un artiste et donc ne perçoit pas de droits d'auteurs. Ces développeurs  de l'ombre bridés pendant des années par la puissance écrasante de Microsoft, se sont rués sur l'OpenSource et le FreeWare, afin de se faire connaître et d'implanter leur talents dans nos machines. Ce modèle là a permis l’émergence de Linux, Firefox, OpenOffice etc. L'usager a vite compris son intérêt. Ce qui est libre sera donc gratuit.

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Si ce modèle fonctionne avec l'informatique dont les développeurs sont en prise direct avec l'outil de diffusion, il n'en est pas de même avec les artistes dont les moyens de diffusion sont plus larges, plus complexes et passent par des filtres d'éditeurs. Les artistes subissent donc de plein fouet cette déperdition de contenus diffusés librement sur les réseaux. Mais qui se soucie des artistes ? pas Hadopi qui protège d'abord les éditeurs et pas non plus PIPA et SOPA qui protègent les majors du cinéma. Car le paradoxe est là, un artiste veut avant tout être connu et reconnu avant de finir en pâture sur VOICI et GALA. Ces lois ne le protège de rien du tout car si le téléchargement illégal baisse en volume, cela n'augmente pas leurs revenus par la vente de CD ou de DvD. Le mode de consommation a définitivement muté vers du dématérialisé, sans que ne soit prévu un nouveau modèle économique. Le politique ignare en numérique n'a rien pu anticiper n'ayant rien vu venir.

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Pourtant la création des internautes a explosé dans la même période sans que cette création ne soit reconnue légalement comme un travail d'auteur (sauf sur les blog qui ont un statut d'éditeur). La création musicale est exponentielle, comme la création dans l'animation, la vidéo, la photo, la BD et l'écrit dont Hadopi tout comme les éditeurs n'ont cure. La guerre est donc déclarée pour forcer les états à trouver un moyen de rémunérer les artistes sans pénaliser, ni fliquer les internautes. La licence globale était une piste intéressante, la taxation des FAI, est une bonne idée, l'ouverture à la vente à bas prix de contenus une proposition à suivre. Les USA comme la France ont d'abord commencé par fliquer sans succès, 10 Millions d'euros par ans de coût d'Hadopi pour un maigre butin sur quelques dizaines de procès à venir.  

 

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Que celui qui n'a jamais téléchargé me jette la première pierre !!! sera ma conclusion de ce premier épisode guerrier. La bataille se poursuit mais je crains que la guerre ne soient perdue d'avance pour les éditeurs car si une plate forme meurt, une dizaine de nouvelles naissent immédiatement. Bientôt il faudra fliquer nos boites mails qui peuvent accueillir des fichiers de plus de 10Mo, et aussi nos clés USB qui pour 9 euros proposent 10 Gigas. Que dire de ces nouveaux artistes que le Web nous a permis de découvrir et qui ne passeront pas par la case Michel Drucker ? Nous sommes sur la faille, et sans aucune démagogie, il faudra pour s'en sortir accepter que le prix des contenus s'effondre mais que son mode de rémunération soit plus large et plus générique. A nous tous d'imaginer un autre modèle...



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M
<br /> http://mavieennumerique.blogspot.com/<br />
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