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Eric Leguay, ma vie numérique

Le présent n'est que le futur passé...

Ca c'est pas CHARLIE...

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Un conducteur de ReR est agressé par un voyageur. L'acte est inqualifiable et répréhensible, le conducteur est gravement blessé au visage. Dans n'importe qu'elle structure, lorsqu'un salarié est agressé de la sorte, qu'ils soient policier, infirmière, caissière, pompiste, juge, instituteur, dans l'exercice de leur profession, une enquête est diligentée, pour arrêter le coupable et le juger. Parfois certains en totale solidarité, peuvent s’arrêter une heure, quand parfois l'agression est mortelle. Nous tous en tant que citoyen nous en comprenons la portée. Mais voyez vous pas dans le cas des conducteurs de la SNCF et de RATP qui jouissent d'un privilège exorbitant, de pouvoir en solidarité avec leur « camarade agressé» arrêter IMMEDIATEMENT toute activité et ce pour une durée illimité.

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Ce privilège s’appelle « Le droit de retrait » Le salarié confronté à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, a le droit d’arrêter son travail et, si nécessaire, de quitter les lieux pour se mettre en sécurité. L’employeur ou les représentants du personnel doivent en être informés. Ce droit de retrait est un droit protégé. La décision du salarié ne doit cependant pas créer pour d’autres personnes une nouvelle situation de danger grave et imminent. C'est ce dernier qui a été invoqué jeudi dernier pour arrêter IMMEDIATEMENT le trafic des ReR A en banlieue parisienne. Droit de retrait, qui au départ ne devrait concerner qu'un seul salarié, s'applique comme par magie à tous les conducteurs, qui eux n'étaient pas en danger. Mettant du même coup TOUS les passagers en grave danger.

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Comme des milliers de franciliens, nous nous sommes donc retrouvés coincés sur un quai, une rame de métro, une gare de banlieue, sans pouvoir bouger, ni nous déplacer, ni accéder ou revenir de notre travail. Cela montre l'absurdité totale d'un système complètement vérolé et à bout de souffle des transports en Ile de France. Une seule poignée de conducteurs peut en effet créer librement une pagaille monstre, non pas pour notre sécurité, mais simplement pour faire pression sur leur propre direction. Cela paraît Ubuesque et Kafkaïen mais il en est ainsi. La presse et les médias n'ont pu que relayer les infos, et aux usagers de se démerder en totale insécurité. Le STIF est impuissant, le politique aussi, quand à la direction ? elle est aux abonnés absents.

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Si les transports parisiens étaient les meilleurs du Monde, les plus fiables, les plus efficaces, les mieux organisés et les plus sûres, je pense que les voyageurs auraient une seconde de compassion. Il en est tout autre ; la dégradation est permanente et le service rendu de plus en plus mal assuré. Concernant la ligne A du ReR arrive à peine à 80% de régularité, alors que le STIF investit des sommes très élevés à sa restauration, sans produire AUCUN effet . La liste est trop longue des trains bloqués pour cause de brouillard, de feuilles mortes, de mauvaises conditions météo, d'incidents voyageurs, de personnes sur la voie, de rail cassé, de livraison tardive de travaux, et de l’inénarrable voyageur malade, pour comprendre que quelque chose ne fonctionne pas ou plus.

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Ainsi donc en dépit des lois les plus élémentaires de solidarité, de fraternité et de respect de l'engagement de service public et de sa continuité, quelques agents ont arrêté le travail, alors même que leur propre vie n'était pas en danger. En totale irresponsabilité et égoïsme corporatiste, ils ont bloqués des travailleurs, dont les syndicats dans un cynisme hilarant disent défendre. Combien de journées de travail perdues, de rdv ratés, d'entretiens perdus, de surcoût de garde, de frais de taxi, d'examens annulés ? Combien de stress, de fatigue supplémentaires ? Combien d'argent perdu ? Qui paiera l'addition ? Les conducteurs ayant abusés de ce droit de retrait seront ils pénalisés ? Mis à pied ? Que fera et dira le STIF ? Que fera et dira le législateur ? RIEN.

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Cette attitude irresponsable et corporatiste se reproduira, demain, après demain, bientôt, sûrement. Le cocasse de la situation, est que le syndicat majoritaire de la RATP revendiquait son statut de CHARLIE en solidarité avec le journal. L’arrêt de travail du Jeudi 29 janvier, marquera à jamais pour les centaines de milliers de franciliens que ce comportement irresponsable est tout sauf celui qui animait CHARLIE. Il n'y avait aucun courage, aucun respect, aucune intelligence, ni aucune solidarité à se comporter de la sorte...

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