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Eric Leguay, ma vie numérique

Le présent n'est que le futur passé...

Poisson d'Avril numérique

Le 20 mars dernier, la nouvelle de la nomination d’un « Secrétaire d’état chargé de la prospective, de l’évaluation des politiques publiques et du développement de l’économie numérique » passa complètement inaperçue tant le choix de la personne mis à la tête de cette mission fut surprenant.

 


C’est un étudiant qui me l’apprit avec grande joie, « Monsieur, Luc Besson va s’occuper du numérique en France » me lança –t il à la cantonade. Luc Besson ? Le cinéaste génial de Subway ? Léon ? Le réalisateur controversé de Jeanne d’Arc ? Le producteur critiqué de Taxi ? Sur le moment, je crus à une farce. Deux semaines avant le premier Avril, la découverte du vrai nom du nominé déclencha pour le coup dans le secteur du numérique, un énorme éclat de rire.

 

Il ne s’agissait pas de Luc Besson, mais de Eric Besson. Le fameux « traître » sans talent du PS qui rejoignit l’équipe de campagne de notre président avant de rejoindre en remerciement le gouvernement. Car notre président durant la campagne aimait à mettre en avant son désir de retour à la Méritocratie républicaine.

 


Il fut le chantre de la prime au mérite et annonça avec force de discours la création prochaine d’Internats d'excellence, mais aussi de Pôle de compétence, favorisant ainsi la création d’une filière d' excellence. La nomination à ce poste de Eric Besson, ne pouvait donc être qu’une farce. Si on examine avec attention le cv d’Eric Besson, il n’y a aucune trace du moindre intérêt pour ce secteur, ni aucune publication, ni de prise de position innovante, encore moins d’expérience.

 

Monsieur le Président en ce jour de 1er Avril, vous pouvez nous le dire que tout ceci n’était qu’une gigantesque blague. Vous nous avez bien eu, sans doute, vouliez vous nous testez et voir si nous vous suivions dans vos frénétiques avancées. C’est comme pour la nomination à la tête de la Villa Médicis de Georges-Marc Benamou, c’était une farce et le milieu culturel s’en est aperçu, avant le 1er Avril. Rusé comme technique pour réveiller un secteur endormi et prouver son désir de changement dans l’immobilisme.

 

Pour jugez par vous-même voici un extrait de l’Interview de M. Eric Besson, donné à RMC le 20 mars 2008, sur la stratégie industrielle de développement du numérique, au micro de Jean-Jacques Bourdin. C’est une perle de langue de bois et d’incompétence même pas dissimulée. L’entretien est un ramassis de phrases creuses, de poncifs éculés qui nous feraient presque regretter le départ de Loïc Le Meur aux USA.

 

J.-J. Bourdin.- Maintenant, vous êtes chargé du développement de l'économie numérique. Alors, on a envie de savoir ce que vous allez faire. Le développement de l'économie numérique ça veut dire quoi dans votre esprit ?
 
E. Besson.- L'économie numérique c'est tout ce qui est lié au développement d'Internet, des images numériques. Aujourd'hui, nous pouvons nous distraire,nous cultiver, voyager, nous former, nous soigner, grâce à l'économie Internet. Or, la France est dans une situation paradoxale : elle est assez "forte", entre guillemets, sur ce qu'on appelle le haut débit, c'est-à-dire la capacité d'accéder à des images numériques, et en mê
me temps, la présence d'un ordinateur au domicile, par exemple, on est autour de 55 %.
 
J.-J. Bourdin.- 55 % à peu près, oui.
 
E. Besson.- Le Président de la République veut qu'on passe très vite à 70 %, il a dit en 2010. Et il veut que 100 % du territoire soit couvert avant l'année 2012 par ce qu'on appelle le haut débit. Quand vous regardez les économies qui se portent bien et se développent, ce qu'on appelle cette économie numérique, cette économie autour d'Internet pèse plus sur la croissance qu'en France. Ça peut être les logiciels, ça peut être les outils, l'ordinateur, par exemple la France ne fabrique plus d'ordinateur depuis longtemps maintenant. Donc, il y a toute une coordination à faire de ce que doit être notre stratégie industrielle, y compris par exemple les logiciels ; on touche aux libertés publiques, l'accès aux données, l'accès aux informations ; et on touche au social, aux inégalités. Aujourd'hui, un enfant qui n'a pas accès à Internet ou auquel on ne donne pas la pratique d'un ordinateur est un enfant qui va être handicapé de toute évidence, à titre personnel comme à titre professionnel, à l'avenir. Donc, comment réduire ce que d'autres avaient appelé il y a quelques années "la fracture numérique", donner l'accès à tous aux nouvelles technologies, c'est la mission que m'a confiée le président de la République auprès du Premier ministre.
 
J.-J. Bourdin.- Oui, mais avec quel argent et je me mets à la place de ceux qui vous entendent et qui n'ont pas les moyens de s'offrir un abonnement à Internet, ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir un ordinateur, tout simplement ?
 
E. Besson.- Vous avez entièrement raison et c'est tout le sens de la mission qui m'a été confiée : la démocratisation de l'accès au numérique.
 
J.-J. Bourdin.- Alors, comment on fait la démocratisation ? Vous avez déjà quelques idées, E. Besson ?
 
E. Besson.- J'ai quelques idées ou le Gouvernement a quelques idées.
 
J.-J. Bourdin.- Le Gouvernement a quelques idées. Par exemple ?
 
E. Besson.- Par exemple, dans la loi de modernisation économique pour laquelle le Premier ministre réunit ses ministres ce matin et sur laquelle il va intervenir dans les jours qui viennent, il va y avoir des dispositions qui font que lorsque vous bâtissez un immeuble, vous devez prévoir l'accès au haut débit de tous les appartements. Rien que ça, ça va être une donnée absolument fondamentale parce qu'à ce moment-là, vous ne surajoutez pas...
 
J.-J. Bourdin.-...C'est très bien de pouvoir avoir accès, mais il faut pouvoir se l'offrir cet accès.
 
E. Besson.- Oui, je sais bien ! Je sais bien, et donc...
 
J.-J. Bourdin.-... E. Besson, alors qu'est-ce que vous allez faire là ?
 
E. Besson.- Alors, j'ai été nommé avant-hier.
 
J.-J. Bourdin.- Donc, vous réfléchissez.
 
E. Besson.- Et puis comme je serais très heureux que vous me réinvitiez, je vous propose qu'on en reparle dans quelques semaines. Vous avez bien donné la donne, il y a déjà des dispositions qui existent pour faciliter la chose, il faut aller plus loin et considérer que l'ordinateur, le numérique ne sont pas un luxe mais sont maintenant un outil absolument indispensable. Quelles sont les dispositions qu'il faut prendre pour aller plus loin ? C'est le sens de ma mission, je vais m'y atteler…

 

Alors attelez vous y !!! Car après avoir été adulé sous Jospin, bafoué sous Raffarin, ignoré sous Villepin nous ne supporterions pas d’être à présent ridiculisé avec 10 ans de retard.

 

Pour en savoir plus

Renaissance Numerique

http://www.les-progressistes.fr/

 

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