Parce qu’un jour, surtout ne me demandez pas pourquoi, vous vous trouvez au guichet de votre trésorerie générale des impôts pour un trop versé, la très « fonctionnaire » guichetière, vous propose de vous rembourser par chèque ou en liquide. Vous voici propulsé dans le plus absurde et le plus délirant non sens monétaire.
D’abord votre « non souriante » guichetière, vous annonce qu’elle n’a pas de monnaie et donc vous tend un billet tout neuf, trop neuf de 500 euros. Habituellement ces billets sont réservés aux « petites vieilles » venant retirer leur pension afin que le circuit de recyclage de l’argent qui la sépare de l’agresseur qui lui dérobera soit le plus court possible. Pour ceux qui vivent en exil depuis une dizaine d’année 500 euros représentent l’équivalent de 3 285 Francs et ceux qui ne savent pas encore que la guerre est finie, occupés qu’ils sont à compter l’argent des lessiveuses cela fait 328 500 Anciens Francs
Vous voici donc émir du pétrole, prince arabe ou trafiquant russe, exhibant comme un trophée ce morceau rutilant de papier. Vous n’en avez qu’un, alors vous le montrez aux amis, aux collègues, aux parents avant de le présenter à la caissière de votre superette. C’est là que commencent les problèmes, votre billet tout neuf est rejeté. Rejeté aussi au bureau de tabac, au restaurant, au supermarché, dans les boutiques de fringues, les confiseries, la gare SNCF, non point qu’il soit faux, non, il surprend, dérange, intrigue. Vous voici traqué, épié, rejeté alors que vous vous croyez riche et puissant, vous n’êtes qu’un trafiquant.
Alors commence une longue tribulation pour ce débarrasser de ce fardeau voyant et vulgaire. Votre banque dépourvue de guichet ne fera pas de monnaie, la postière effarée le fera circuler dans toutes les mains mettant en doute sa véracité et comble de l’ironie, c’est à la Banque de France que l’on vous conseillera de le faire changer au plus vite. La Banque de France est une noble institution aux horaires d’ouverture calqués sur les temps de prières des moines bénédictins.
Vive la dématérialisation monétaire et la carte de crédit.