Le présent n'est que le futur passé...
27 Juin 2020
Paris, comme je t'aimais, gamin banlieusard, te voir par la Gare Saint-Lazare, promesse d'un hot-dog au bar des départs. Comme j'aimais flâner, Boulevard Haussmann, au moment de Noël, voir toutes ces vitrines des grands magasins. Paris, j'aimais y jouer au touriste, Tour Eiffel, Louvre, et Sacré-cœur, j'appelais cela faire la tournée des grands Duc. Étudiant à Nanterre, je te regardais comme un exilé ne pouvant s’asseoir sur les bancs de ton université, où tant de grands hommes sont passés. Je t'ai toujours admiré, enivré de soirées aux "Folie's Pigalle" dansant sur du David Guetta, sortant dans tes quartiers interlopes. Paris, je te trouvais riche, grande, belle, spirituelle, sur tes quais, tes places. Je te trouvais grouillante et pleine de vie, populaire et accessible avec ses grands boulevards, il est 5 heures et tu t'éveilles.
Paris, tu me semblais moderne et avant-gardiste avec ton Centre Pompidou, tes Drugstores ouverts toute la nuit, ton Virgin Megastore, tes premiers fast-food, ton premier Cyber Café de mille mètres carrés, (en l'occurrence en face de la gare Saint-Lazare) avec 320 PC connectés à l'internet, ta Station Châtelet et le Forum des Halles. Je repense à tes grands concerts, la célébration du Bicentenaire, le passage de l'an 2000, la pyramide du Louvre, le Zénith, le POPB et ses méga show. Tu étais LA Capitale, ou il fallait être. Vibrante tu donnais le LA sur les autres capitales européennes. Paris, comme on parlait bien de toi, malgré tes blessures, ton foutoir et tes attentats, ta crasse et tes parisiens tête de chien. N'importe qui de jeune n'avait qu'une envie « vivre ici ». Première ville au monde à avoir le gaz et l’électricité à tous les étages, tu étais déjà une Smartcity en 1900 avec le téléphone et le Métropolitain.
Tu inaugureras les premières start-up, le premier Vélib, les Autolibs, les sanisettes et la motocrotte. Ville grouillante et vivante, tu créeras des fêtes de la Musique somptuaires, des Techno-parades et des Gay-pride resplendissantes. Tes quais de Seine ? tu en feras une plage, de tes Halles à la Villette ? tu planteras une Géode. Tu innoveras sans cesse, dépassant tes frontières, tu absorberas ton quartier d'affaire : en "Paris la Défense", ou de mon 19ième étage, Tour les Gémeaux, j'ai pu t'admirer, au lever ou zébrée par les orages d'été. Paris, j'ai tant de fois foulé ton pavé pour manifester contre ou pour l'intolérance et le racisme, le CPE ou les TUC, la mort de Mitterrand, l'élection de Hollande, le FN, CHARLIE, le mariage pour tous. Paris, comme je t'aimais, un mot de toi, et je sautais dans mon ReR A. Paris inaccessible, tu le resteras, mais dans mon cœur tu étais l'unique, celle pour qui on serait prêt à tout.
Paris, ce Dimanche tu vas élire ta nouvelle municipalité, et à sa tête sa nouvelle Maire. Fait historique, elles seront 3 à briguer ce mandat. Après 6 ans à la tête de la Mairie et 12 ans en qualité de 1er adjointe, Anne Hidalgo va remettre en jeu son mandat. Paris qu'es-tu devenue en 6 ans ? Je ne te reconnais plus. Paris, tu n'aimes plus tes voisins, ta banlieue que tu conchies désormais y rejetant tes déchets et les gens que tu ne veux plus voir. Paris qu'as tu fais ? Pour te dépeupler ainsi , faisant fuir les familles, les étudiants, les ouvriers les artisans. Paris, qu'es-tu devenue? Une ville où il ne se passe plus rien d'innovant ou d'original, infesté d’œuvres artistiques immondes, un cœur en plastique ici, un bouquet de tulipes par là. Paris, je ne te reconnais pas, tes habitants réclament le silence, ta nuit se meurt, tes bars se ferment, tes places se vident, tes discothèques ne laissent plus rentrer personne, et même la Dernier Bar Avant la Fin du Monde te filtre .
Paris qu'as tu fais de tes rues, de tes boulevards ? Sales comme ils ne l'ont jamais été, encombrés de trottinettes sauvages, de vélos enchevêtrés. Pourquoi as tu fais disparaître ton Vélib et tes Autolibs ? Pourquoi cette anarchie ? Ce désordre ? Une seule malheureuse poubelle, même pas de tri, un ramassage aléatoire, pourquoi es tu devenue si sale ? Paris tu n'es plus une ville moderne, tu as raté le virage des SMART City. Amplement distancée par Londres et Berlin, tu parais si vieille et défraîchie. Paris, regarde comme on se moque de toi désormais ? de tes rats qui envahissent tes trottoirs, de tes parcs et jardins comme abandonnés, de tes places laissés aux manifestants de tous poils défendant d'obscures combats qui ne te concerne même pas. Paris tu te dis de Gauche et tu fais fuir tes habitants, tu te dis écologique et tu bétonnes à tout vas, tu te dis innovante mais tu crées le chaos. Tu te dis populaire mais tu déroules le tapis rouge à AirBnB.
Paris tu es devenue aigrie, comme Gabrielle CHANEL le fut à la fin de sa vie, détestant tout le monde. Tu détestes les banlieusards à qui tu mets des verrous d'entrée, retardant au maximum les spectacles pour être certain qu'ils ne restent pas. Tu détestes les familles, les étudiants, les ouvriers les artisans en organisant une pénibilité maximum de logement et de déplacement. Paris, qui ne s'est pas fait en un jours, a inventé les travaux permanents qui n'avancent pas ou si peu, provocant bouchons et pollutions. Paris, tu sembles si mal gérée, prenant des choix hasardeux, sans jamais de concertation. Tu détestes l'automobile au point de ne plus accepter que tes semblables, des gens tristes et aigris comme toi, roulant à vélo et mangeant Bio. Paris qu'à tu fais de tes Parisiens gouailleurs, de tes poulbots farceurs ? De tes bonimenteurs et de tes marchands ambulants. Paris, tu as tué Amélie Poulain. Tu t'es gentrifié, tu t'es asséché.
En ce week-end d'élection, tout indique au regard de l'extrême médiocrité et vacuité des candidatures, que tu vas confier ta destinée pour 6 ans à cette même municipalité. C'est ton choix, et je ne peux le suivre, ni m'y résoudre que d'annoncer vouloir te quitter comme ces followers qui fuient leurs stars déchues. Paris, tu ne me fais plus rêver, et nous sommes des milliers à vouloir te quitter. Pendant la crise du COVID tu nous as montré ton pire visage, celui de la fuite de tes habitants fortunés que tu chéries tant, à l'irrespect permanent des gestes barrières et des consignes de sécurité. Paris tu te crois une île, isolée, capable de vivre et survivre sans ta région, mais tu n'es rien sans ta banlieue, tu n'es rien sans tes touristes. Visiblement nous ne te méritons pas puisque tes électeurs ne trouvent rien à redire à un mandat aussi peut reluisant. Fuite de tes habitants, explosion de tes loyers, désorganisation des déplacements, fin de Paris Plage, transports anarchiques, pas de SMART City en vue, prolifération des rats, saleté de tes trottoirs, main mise de AirBnB. Visiblement ces rues crades et encombrées te plaisent, sans doute est ce ton nouveau visage Bourgeois Bohème ?.
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