Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Eric Leguay, ma vie numérique

Le présent n'est que le futur passé...

Nous sommes Légion

Anonymous_Wallpaper_by_ipott.png

« Le savoir est libre, nous sommes anonymes, nous sommes Légion, nous ne pardonnons pas, nous n'oublions pas »... disent ils en cœur, la moustache lissée, le visage caché d'un élégant masque de Vendetta. Ils sont invisibles et  invincibles, ils sont partout, ils sont libres et unis. Cette génération « Fight Club » sait plus que d'autres que l'union internationale fait la force, dans l'action, dans le combat, dans la lutte pour la survie numérique. Leurs actions sont remarquées et remarquables toujours orientées contre des sites ou institutions, ennemies des valeurs défendues par ce mouvement libertaire. Ils sont anonymes et populaires, nombreux et insaisissables, et se battent pour des valeurs et une vision libre et gratuite du Web. 

Anonymous02.png

Pour certains, c'est de l'anarchie pour d'autres de l'utopie, mais pour la jeune génération, c'est devenu un modèle de résistance et de démocratie. Comment ont-ils réussi en si peu de temps à déstabiliser et faire tremblez les institutions et les états ? Comment d'un mouvement de hackers en 2006 sommes nous arrivés à ce qu'une conscience collective se crée, toujours plus nombreuse, toujours plus vivace ? Si le Web est né d'un terreau fertile cultivé par les mouvements hippies des années 60, il s'est vite transformé en champ de bataille financier et en une jungle à réguler et contrôler. La première désillusion fut sans doute l'explosion de la bulle internet qui voyait la main mise du financier sur le numérique.

Anonymous03.jpg

Dans ces années là, les mots « Liberté, Gratuité, Partage » ne figurent pas au vocabulaire de Chine Lanzmann et de tant d'autres. Faire du fric, brûler du cash rapidement et facilement fut le leitmotiv des fondateurs avides de ces start-up. La désillusion chez les pionniers du web est totale. Surtout qu'ils seront les premiers à se retrouver sur le carreau avec des stock-options sans valeurs après l'explosion en plein vol de Lycos, eBazar, Spray et Newsfam. Ils deviendront Webmaster, community manager, Web documentaliste ou développeur. Leurs points communs : la solidarité, le partage de savoir, l'agilité, au service de leur passion : le web et la communauté. Ils seront embauchés dans les départements informatiques ou Web des grandes entreprises et institutions, découvrant le cynisme interne et la désinvolture devant leurs compétences.

Anonymous04.jpg

Si aujourd'hui, il est commun de dire que le Web est stratégique, et incontournable, ils sont encore très nombreux à rechigner y mettre les moyens. Les petites mains du Web sont souvent isolés dans de grandes structures, ou des micro entreprises. Un département Web d'une entreprise ne pourra jamais rivaliser avec un département marketing et communication, mieux doté et mieux considéré. Il faut faire avec les moyens du bord, avec des stagiaires et des logiciels libres pour continuer à répondre aux exigences toujours plus grandes des usagers. Le Web est encore trop perçu comme une affaire de Geek bidouilleurs peu coûteux et peu gourmands. Le mouvement des Anonymous leur offre une belle revanche. A la moindre attaque, au moindre débordement, ils font corps, et font reculer les plus grandes institutions.

Anonymous05.jpg

Ces révoltés numériques ont fait leur entrée médiatique par la grande porte lors de la fermeture du site d'échange MégaUpLoad. Après la proposition américaine de loi PIPA et SOPA, d'Hadopi en France, les débats sur les forums et sur Facebook laisse entrevoir d'autres ripostes et d'autres attaques ciblées. Les politiques tremblent devant cette masse incontrôlable et insaisissable et les entreprises commencent à regarder de plus près leur communication Web. Cette génération élevée au biberon de « Matrix » et de « Fight Club », sait s'agglomérer pour se défendre contre les rentes établies et les états policiers. Il faut désormais compter sur eux et avec eux pour préserver cette utopie des fondateurs du Web, Liberté, Gratuité, Partage...



Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
<br /> Eric, bonjour,<br /> <br /> <br /> Je suis surprise de me retrouver citée dans votre article, et triste de lire votre opinion : "Dans ces années là, les mots « Liberté, Gratuité,<br /> Partage » ne figurent pas au<br /> vocabulaire de Chine Lanzmann et de tant d'autres. Faire du fric, brûler du cash rapidement et facilement fut le leitmotiv des fondateurs avides de ces start-up."<br /> <br /> <br /> Je suis gênée par ce passage car je ne me reconnais pas du tout dans ce que vous écrivez. Au contraire, ces valeurs ont été mises au centre de mon travail, même si ce Far Ouest était<br /> enthousiasmant à l'époque et si je ne renie pas le côté "start-up" et levée d'argent avec des fonds d'investisssement. Cela n'a pas empêché que le site newsfam était gratuit à utiliser, que nous<br /> avons payé et formé jusqu'à 35 personnes, plutôt bien payées d'ailleurs, et en achetant du matériel et des logiciels, nous avons contribué à l'économie de l'époque.<br />
Répondre