Le Métro rend malade

Depuis quelque temps, fleurit sur les écrans du Métro une bien étrange excuse pour justifier les retards et des arrêts dans les tunnels. Nous connaissions les « avaries matériels » masquant la vétustée du matériel roulant, les pudiques « incident voyageur » pour parler d'un suicide mais pas encore du « voyageur malade ». Je sais combien les services de la RATPet de la SNCFsont facétieux pour inventer toutes sortes d'excuses bidons afin de calmer le voyageur très légèrement énervé. En effet il doit forcément exister des générateurs automatiques d'excuses, certainement inventés par un ancien cancre qui n'eut comme seul perspective professionnel que de finir à la RATP ou à la SNCF au service « Information Voyageurs».

Alors que plus jeune, il justifiait ses retards en cours du fait d'un enlèvement par des extraterrestres ou par le fait que sa compagne soit partie avec les clefs, aujourd'hui il pioche dans son imagination fertile pour nous concocter une maladie virtuelle, une avarie inconnue, une défaillance improbable et une météo capricieuse. Le Métro et le train sont ses lieux favoris pour nous expliquer que si votre TGV n'avance pas c'est à cause des feuilles mortes accumulées sur la voie et que si le Métro est coincé c'est de la faute d'un voyageur malade.

En fait ce n’est pas ça du tout. Après renseignement pris, il est de plus en plus fréquent de rencontrer des « voyageurs » qui entassés, sous la chaleur et la promiscuité, souvent sous alimentés font un malaise dans la rame, bloquant le trafic. Car voici bien le drame, les voyageurs s’entassent bêtement les uns contre les autres et s’infligent des régimes Dukan stupide pour être mince l’été sur la plage, encombrant les écrans de messages poétiques et obscurs. Le Métro rend donc malade celui qui ne mange pas, ou mange trop, boit trop, ou ne s’évente pas. Nous vivons un monde moderne…