Le présent n'est que le futur passé...
4 Janvier 2021
Année folle que cette année 2020, centenaire d'autres années folles qui marquèrent la fin de l'effroyable première guerre mondiale. Envolées les garçonnes dans des Hispano-Suiza, la revue nègre de Joséphine Baker, le jazz de Sidney Bechet et le Charleston. Disparu le Paris Mondain et interlope, les halles de Paris, l'Art Déco et les surréalistes. Éteints les néons des grands boulevards, des cinémas et des Music-halls de Mistinguett et Maurice Chevalier. Fermés la Coupole et la Rotonde. Murés dans le silence les Anars de l'Union Anarchiste, les communistes et autres bolcheviques, fin de règne à la CGT.
Quand nous parlerons des années 20, nous penserons Didier Raoult et Agnès Buzyn, click and collect et Amazon, JuL et AyA Nakamura. Notre meilleur souvenir sera celui du confinement permanent et du télétravail en chausson, devant des écrans avec filtre. Masqués jusqu'aux oreilles nous pleurerons Kenzo Tagada et Pierre Cardin, à quoi bon s'habiller ?. Le cinéma redevenu muet ne fera même pas d'hommages à Michael Lonsdale et Sean Connery sur la musique d'Ennio Morricone. Michou ne nous fera plus voir à la vie en bleue, Annie Cordy n'est plus notre Tata Yoyo, et Anne Sylvestre se taira à jamais.
Putain d'année 20 où rien n'a fonctionné, ni l’État, ni la médecine, ni les masques, ni les tests. Nous avons été des « Belles au bois dormant » confinées, recluses, esseulées, et grossissantes. Paris c'est vidé encore un peu et encore un peu plus enlaidis de « Voies COVID ». Nos écrans télés ont été pris d’assaut par des Médecins mandarins, jamais d'accord, jamais contents oubliant qu'un temps nous applaudissions à 20h le personnel soignant. Je revois avec une émotion intense, et une infinie tristesse le visage penché de cette mamie pleurant, abandonnée dans un EHPAD, synthèse de cette année, isolée, oubliée...