Le présent n'est que le futur passé...
21 Septembre 2012
Habituellement la rentrée littéraire me laisse totalement frigide car je ne comprendrai jamais cette effervescence vide et stérile très « Germanopratin* » qui au seuil de septembre rempli d'émoi les rédactions parisiennes. Les gens des belles lettres disent tellement du mal du numérique, responsable de leurs maux qu'il m'est très difficile de dépenser 20 euros sans arrières pensées. Voici que cette année, un premier roman veut raconter l'épopée française des nouvelles technologies. La couverture soignée et très sérieuse de Gallimard laisse entrevoir des heures délicieuses de lecture quand en prime son auteur est comparé à Houellebecque. Alors pour une fois j'ai craqué et acheté du papier.
Faut-il que les éditeurs soient à ce point ignorant des choses du numérique pour laisser passer de telles erreurs ? Je pose ouvertement la question. Sous une fumée épaisse particulièrement « Houllebecquienne », c'est une succession de poncifs et de perles enfilées et non vérifiées. Je m'attendais à un roman témoignage de notre époque vécu par un jeune auteur pour arriver à un mauvais copié collé de Wikipédia, truffé de phrases faussement savantes. Certes je ne m'attendais pas ni à du Balzac ni à du Zola dans une critique de notre modernité numérique mais aller jusqu'à présenter Xavier Niel (Pascal Ertanger dans le roman) comme un super génie, il y a des limites...
Le reste est à l'avenant avec des renvois permanents à la théorie de l'information de Shannon, passionnant au demeurant mais particulièrement iconoclaste dans ce roman. J'ai même à plusieurs reprises regretté de ne pas écrire un contre roman. Aurélien Bellanger nous a en fait tous grugé. En premier lieu son éditeur qu'il a enfumé avec des termes techniques noyés dans un verbiage abscons, et les lecteurs qui penseront apprendre quelque chose de ce magma verbeux. J'espère ne pas être en cours aussi prétentieux, et brouillon... Bien joué Aurélien pour ce coup de génie médiatique, à défaut d'être numérique, qui sera comme des pixels, vite oubliés.
http://www.gallimard.fr/rentreelitteraire/AurelienBellanger.htm
Germanopratin* habitant de Saint-Germain des Prés