Le présent n'est que le futur passé...
9 Février 2011
Je profite de la rencontre entre Dominique Cardon avec mes étudiants de Sorbonne IV, pour écrire un post sur le thème d'internet et démocratie. Voici bien la belle affaire en ces temps révolutionnaires ou sous prétexte de vie collaborative les internautes Web 2.0 renversent des pouvoirs autoritaires. Le pouvoir est au bout du clic mais est ce vraiment l'expression de la démocratie ? Le web est il un déclencheur ? un facilitateur ? ou juste un gigantesque photocopieur numérique duplicant à l'infini sur la toile les cahiers de doléances des citoyens ?
Dominique Cardon dans son livre et dans son exposé riche et détaillé propose plusieurs pistes de réflexion et d'analyse. Ce sociologue des usages revient sur l'historique et les fondements du Web. Le web est libertaire, issu de la culture hippie des années 60, où les mots clefs sont communauté, partage, liberté, gratuité, expression, diffusion. Cela donnera quelques années plus tard le phénomène de l'open source et des réseaux sociaux qui reprennent à leur compte en les monétisant ces concepts et ces idéaux.
Aujourd'hui le « Peuple » y a trouvé une formidable zone de libre expression et de libre discussion à travers de très nombreux outils s'affranchissant des « Gate Keeper », gardiens du Temple traditionnels. L'information, le discours n'est plus filtré à priori mais à postériori tranformant radicalement le statut de cette information et de son lectorat.
On comprend mieux pourquoi les « Politiques » ont peur de cette zone franche incontrôlée mais autorégulée. Pour beaucoup d'entre eux, c'est une poubelle, pour les internautes un espace de libre respiration sous surveillance collective.