Le présent n'est que le futur passé...
2 Octobre 2008
Rien ne sert de courir; il faut partir à point :
Raffarin et Larcher en sont un témoignage.
«Gageons, dit celui-ci, que vous n'atteindrez point
Sitôt que moi ce but. – Sitôt ? Êtes-vous sage ?
Repartit Raffarin léger :
Partout il sait virevolter du Québec en Chine
Sage ou non, je parie encore."
Ainsi fut fait; et de tous deux
On mit près du but les enjeux,
La présidence du Sénat
Notre Raffarin fort du soutien de notre président
N’avait que quatre pas à faire,
Il s'éloigne, court de télés en radios
pour se faire voir, usant de la modernité à défaut de sincérité
Ayant, dis-je, du temps du reste pour Raffariner,
Pour discourir et pour parlementer
D'où vient le vent, il laisse Larcher
Aller son train de sénateur.
Il part, il s'évertue, dans l’immobilité
Il se hâte avec lenteur.
Raffarin cependant méprise une telle victoire,
Tient la gageure à peu de gloire,
Croit qu'il y a de son honneur
De partir tard. Il domine, il se gausse,
Il s'amuse à toute autre chose
Qu'à la gageure. A la fin, quand il vit
Que Larcher touchait presque au bout de sa carrière,
Il partit comme un trait; mais les élans qu'il fit
Furent vains : Larcher arriva le premier.
"Eh bien ! lui cria-t-il, n’avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre notoriété ?
Moi l'emporter ! et que serait-ce
Si vous aviez de la raison ?"
D’après une libre interprétation du Lièvre et de la Tortue de Jean de La Fontaine
http://www.lafontaine.net/lesFables/afficheFable.php?id=115
Sénat: la cuisante défaite de Raffarin hypothèque son avenir national
AFP - Mercredi 24 septembre, 21h13