Le jeu vidéo faisait son Festival ce Week end à Paris, porte de Versailles. Certes nous sommes très loin des salons Allemands et surtout du mythique E3 (Electronic Entertainment Expo) de Los Angeles. Les Français sont pourtant de grands jouers de jeux vidéos et aussi de grands créateurs et producteurs, et ce salon en est la preuve éclatante. Il y avait donc foule à l'entrée et foule à l'intérieur pour se mesurer aux nouveaux jeux qui seront disponibles pour Noêl. Ma chronique n'a pas vocation à faire la promo de tel ou tel jeu ni de tomber dans le sempiternel discours des éditeurs, "sortira, sortira pas" .
Comme souvent, j'ai à coeur de me plonger dans cet univers, d'y déceler des attitudes, des tendances, des mouvements et des usages afin de mieux comprendre ce que sera notre avenir numérique.
Les joueurs sont jeunes, masculins et se contrefichent de ce que la presse et les médias peuvent en dire. Un reportage assez objectif sur TF1 et un neutre sur France2, ne suffisent pas à contrebalancer les torrents de boues dont sont souvent victimes les "accrocs" aux jeux. Ici, Ils sont heureux et épanouis de jouer et de se retrouver dans une grande messe fédératrice.
Le jeu vidéo a plus de 30 ans et prend de nos jours de nombreuses formes. Il y a beaucoup de nostalgie et bien souvent les ainés aiment à retrouver les vieilles consoles des années 80 et présenter à leurs enfants gaver de DS, leurs talents et prouesses.
Le trait frappant de ces joueurs est leur humour et leur dérision que l'on retrouve dans chaque allée du salon. D'abord dans les thématiques de jeux où l'on se retrouve rapidement envahit de "Lapins crétins" et même de particulièrement crétins.
Le même humour se retrouve dans les noms des compagnies et des éditeurs de jeux qui délaissent les noms Californiens formatés pour humaniser leur propos et s'adapter avec tendresse à des cibles françaises.
Car n'oublions pas que le jouer , s'il apparait souvent aux yeux de ses parents comme un être isolé et vu par la télé comme un véritable psychopathe. Il est en réalité un être sain qui aime la compagnie d'autres joueurs, si on le laisse tranquillement s'affaler sur une structure molle digne des designer des années 60.
C'est le grand paradoxe qui existe entre la réalité vécue par le joueur qui ne fait qu'assouvir un rêve de puissance et ce que la société en imagine en mettant en avant les travers les plus sordides. Car à quoi rêve souvent le joueur ? à se mesurer avec d'autres.
Il cherche à se surpasser et sa quête du Graal numérique repose souvent sur des thèmes et des fondements mythologiques vieux comme l'humanité. Son rêve de se surpasser en ce confrontant à une réalité recréer est assez proche de ce l'on pouvait trouver dans les romans ou parfois au cinéma avec un dimension formelle et intéractive supplémentaire. Chacun veut devenir un héros, un maitre, un petit dieu vivant, capable de gérer des civilisations pixelisées et des mondes virtualisés. Car même dans ces mondes numériques les chevaliers triomphent des dragons pour enlever des Princesses Blondes.
Mais la grande tendance qui se dégage de ce salon est l'apparition confirmée des jeux familiaux intergénérationnels. Jeux de tapis, planche de surf, baguette magique sont autant de nouveaux objets numériques qui envahissent les salons de nos contemporains pour offrir des jeux visualisés de qualité regroupant toute la famille.
On s'agite beaucoup devant son écran plat et l'on se ridiculise en cadence sans sortir de son salon, à la fois star du rock, surfer des neiges et danseur de Maracas. Il reste pourtant des traditionnalistes du jeu de plateau physique qui sert souvent de base à l'écriture et la production de jeux vidéos numériques.
La littérature, la bande dessinée, le cinéma, restent les sources primordiales et fondamentales de la création et de la production d'un jeu. D'abord par l'économie de création d'un univers puis aussi par l'affection que le public porte aux héros. Jeux vidéos et cinéma se sont depuis longtemps mariés à Hollywood et les studios partagent les mêmes techniques et les même infographistes.
Certes si le jeu GTA fait beaucoup parler de lui par ces excès, il est d'autres jeux qui souvent font appel à nos souvenirs d'enfance et à l'émotion que suscite la vision de nos héros de jeunesse même déguisés en LEGO.
On aime ces héros de pixel, on aime à se faire photographier avec, on aime entrevoir la version humaine de Lara Croft et les éphigies de monstres terrifiants. Les allées prennent vite l'allure d'un DisneyLand géant, bien loin de la sagesse et de la pudibonderie de Blanche Neige
Car pour finir, lorsque les héros sont fatigués de toujours tuer des dragons, combattre les rouges, anéantir des planètes, gérer des civilisations, massacrer des lapins, et faire des courses de bolides, l'amour triomphe toujours..