Le présent n'est que le futur passé...
8 Août 2008
Pour moi c’était il y a tout juste dix ans, à une époque où mes cheveux tenaient encore sur ma tête, et ou l’Europe avait encore une ambition d’unité et de fraternité. Je visitais la Chine et découvrais avec bonheur ce pays et surtout son peuple et son histoire, remportant dans mes valises des milliers de souvenirs et d’objets si sensibles et si différents. Tout y était déjà plus grand, plus haut, plus rapide.
Car de ce peuple et de son histoire nous ne connaissons rien ou si peu, si longtemps humilié et ignoré sous nos contrées, le voici qui plus que s’éveiller, se soulève et nous submerge. Car pendant que nous sommes en vacances, ils travaillent, que nous dépensons sans compter, ils économisent, que nous bavardons ils se taisent. Exclue des grandes instances internationales, la Chine ne fait même pas partie du G7, (ni l’Inde et le Brésil), nous lui avons préféré la très libre et démocratique Russie. Mais pour combien de temps.
Car voici que l’équation nous est cruelle, presque tous nos produits manufacturés sont Chinois, nos jouets et nos boules de Noël, nos vêtements et nos souliers à mettre sous nos cheminées. Elle est jeune et conquérante, industrialise et exploite l’Afrique, devenant un refuge à notre politique colonialiste. La Chine fabrique et apprend très vite. Elle mise sur sa jeunesse ce que nous ne faisons plus depuis longtemps. La Chine finance notre déficit abyssal (l’excédent commercial chinois est de 85,72 milliards de dollars) et dans un jeu dangereux joue l’euro contre le dollar. Nous sommes pris au piège et contraint chaque matin comme le mendiant qui fait l’aumône à espérer que l’on nous achète une centrale nucléaire, un airbus et quelques litres de Cognac. C’est pathétique.
Alors nous gesticulons, nous bavons, nous vociférons, nous nous outrageons, mais en lâche, en soumis car même devant Kadhafi nous avons fait « carpet » alors pensez donc devant la Chine nous avons baissé notre pantalon. Mais au fond de nous, avons-nous vraiment intérêt à ce que la Chine devienne démocratique ? Car enfin, ce régime mi capitaliste mi communiste si policé de façade et si policier arrange nos intérêts. Si la Chine devenait démocratique, qu’aurions nous au pouvoir ? Des Apparatchik et la mafia comme en Russie ? Ou bien l’éclatement ? Ou le repliement ? Rien de bien solide et de réjouissant pour nos régimes usés et vieillissants. Nous nous imaginons encore au Siècle des Lumières alors que c’est la fuite à Varennes…