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Eric Leguay, ma vie numérique

Le présent n'est que le futur passé...

Avec Seesmic, nous voulons créer un talkshow à l'échelle planétaire

Lors de ma dernière chronique du départ annoncé pour San Francisco de notre gourou national « pape des blogueurs » et grand supporter de Nicolas Sarkozy, j’avais prédis son retour médiatique pour nous faire la morale et surtout nous compter combien tout est beau et grand aux états-unis. Bingo il était à Paris la semaine dernière et n’ayant pas changé, il s’est livré à son exercice favori : la manipulation des esprits. Vraiment nous n’avons rien compris. Il revient avec Seesmic, son bébé, un projet plus construit et plus cohérent qui offre de vrais usages aux internautes bloguers mais le tout est englué dans un discours pseudo technique et marketo branché, digne de la grande époque des start up. Mais Loic Le Meur est comme Johnny personne ne le connaît aux Etats-Unis. Alors je vous laisse lire, c’est édifiant, je lance le débat…


Propos recueillis par Philippe Crouzillacq, pour 01net

Pourquoi avoir migré aux Etats-Unis ?
Loïc Le Meur : C'est un rêve de gosse. C'est l'idée d'être dans le centre du réacteur, parce que c'est là que l'Internet se crée. A Paris, j'étais en train de m'embourgeoiser. Alors, j'ai tout balancé et je suis reparti à zéro. Cela donne un peu l'impression de sortir de l'école. On ne connaît personne, et tout est à construire. Je ne suis pas déçu, c'est vraiment extraordinaire. Et puis je voulais donner une dimension internationale à mon entreprise. Et la meilleure manière de faire ça, c'est de démarrer par le marché le plus actif sur Internet, c'est-à-dire les Etats-Unis.

 

Comment est né Seesmic ? Et quelle est l'idée de base du service ?
Je suis un aficionado des blogs et des réseaux sociaux depuis 2003. Et j'ai toujours été frustré par le côté statique de sites comme YouTube et Dailymotion. YouTube, aujourd'hui, c'est un nouveau mass média, c'est la nouvelle TV. [Ces sites, NDLR] sont importants. Leur challenge c'est d'avoir une audience en forte croissance, de conclure de grands partenariats [avec les producteurs de contenus, NDLR]. A contrario, Seesmic a un positionnement de niche. Mais la niche de la conversation sur les blogs et les réseaux sociaux, on le sait, en fait, c'est immense. Seesmic, c'est de la conversation en vidéo et du micro-blogging. Ce que l'on amène, c'est ce que les américains appellent le « thread » c'est-à-dire le fil de conversation en vidéo. On veut créer une gigantesque conversation, un talk-show à l'échelle planétaire.

 

Comment fait-on aujourd'hui, quand on veut lancer sa start-up dans la Silicon Valley ?
Le plus important, après ma famille, là je parle un peu philosophie, c'est ma communauté. Elle représente à peu près 10 000 personnes dans le monde. Autant sur Twitter, sur Facebook, que sur Friendfeed. Sur mon blog, dès le début du projet j'ai posté une vidéo par jour avec à la clé 5 000 à 6 000 visionnages quotidiens. Au total cela représente déjà un million de visionnages. Cela contribue à fédérer une communauté autour du projet. Je reste en contact permanent avec ma communauté. C'est ça le plus important. J'ai construit Seesmic entièrement sur ma communauté et sur les retours des utilisateurs. Au début, j'ai juste jeté l'idée, la vision du projet. Tout le monde a adoré. On a reçu plus de 1 500 idées de fonctions à mettre en place. C'est ce qui fait que Seesmic correspond aux besoins des gens. On a trois vidéos postées par minute et 20 000 personnes qui postent alors que l'on a ouvert au début du mois. La communauté francophone est déjà forte. Ca plaît aux Américains. Et j'espère être en route vers le million de membres.


Pendant plusieurs mois, c'est-à-dire pendant sa phase de développement, Seesmic a été accessible uniquement sur invitation, quels ont été les temps forts de la vie du site jusqu'à présent ?
On a eu des choses émouvantes. On a eu un soldat en Irak qui s'appelle Josh, qui s'est mis à faire du Seesmic tous les jours depuis son camp. Voilà, à ce niveau c'est « le monde est plat », mais devant l'écran. C'est-à-dire qu'on avait des internautes chinois, américains, ou venant des pays arabes qui répondaient à Josh. Avec ça, j'ai pris conscience que Seesmic allait avoir un impact social. Ce n'est pas possible d'être raciste dans Seesmic. Enfin, plus récemment, la vie du site a été marquée par le lancement d'Indiana Jones. Alors là, l'initiative vient totalement de la communauté. L'idée était de mettre en place une salle de presse virtuelle avec Harrisson Ford, George Lucas et Steven Spielberg, et d'envoyer des mots de passe à une cinquantaine de journalistes dans le monde, et après tout le monde a pu poser ses questions aux intervenants. On aimerait bien refaire quelque chose comme ça.

 

Seesmic, c'est aussi parfois l'occasion de rencontres surprenantes ?
En effet. Un moment fort pour moi cela a été l'arrivée sur Seesmic de Pierre Omidyar, le fondateur d'eBay. Quelqu'un qui ne faisait pas du tout partie de mon réseau. Du jour au lendemain, Pierre débarque sur Seesmic et poste 70 vidéos. Il est passionné par le projet, par ses possibles conséquences sociales. Il pense que cela peut contribuer à rapprocher les gens dans le monde. Il me donne des conseils et nous partageons beaucoup. Et très concrètement, Pierre rejoint aujourd'hui le conseil d'administration de Seesmic. Il participe, via sa structure d'investissement Omidyar Network, et aux côtés de Wellington Partners, à un second tour de table de 6 millions de dollars. Une levée de fonds qui vient s'ajouter à un premier investissement de 6 millions de dollars réalisé en février 2008 notamment par Atomico, le fonds d'investissement des créateurs de Skype et de Joost, ou encore par Steve Case, le fondateur d'AOL.

 

Où en est la monétisation du service ?
Nulle part. Aux Etats-Unis ce n'est pas la préoccupation première pour des investisseurs. Pour eux, l'important c'est que cela décolle, en termes d'audience et de notoriété notamment. Après, on s'intéresse aux revenus. Nous parions sur une reproduction du phénomène des Google Adsense mais en vidéo. Aujourd'hui c'est un phénomène marginal. YouTube fait quelques dizaines de millions de dollars de chiffre d'affaires là-dessus. C'est ridicule. Mais il faut commencer maintenant pour être prêt dans cinq ans. Nous allons mettre des « méta-data » sur les vidéos. Avec du texte. Par exemple, il y a deux jours, il y a eu dans Seesmic une conversation à propos de l'iPhone avec 150 vidéos. Là, on peut mettre des liens commerciaux, des publicités, cela peut aussi être très intéressant en termes de sponsoring. On a fait des tests avec Nike. Seesmic pour les marques c'est un « focus group » permanent et mondial, donc quand on leur parle de ça elles adorent. Enfin, on peut très bien envisager de faire du télé-achat 2.0, c'est-à-dire de la recommandation de produits par les utilisateurs sur Seesmic…

 

Comment installer Seesmic aujourd'hui, sur son blog, sur son site Internet ou sur son mobile ?
L'ensemble du site Seesmic est en API [interface de programmation, NDLR]. Donc les gens peuvent utiliser nos API et peuvent les intégrer partout. L'idée est simple, on veut être la plate-forme de conversation vidéo de référence dans le monde. Il y a un plug-in de vidéo-commentaires que l'on trouve sur wiki.seesmic.com ainsi que l'API qui permet de développer la fonction pour un nouveau support. Sur Dotclear c'est ce qui s'est passé. Quelqu'un l'a fait. Sur mobile, notre propre client mobile sera disponible dans 4 à 6 semaines. Mais on peut passer par Shozu, un logiciel déjà présent sur 400 mobiles.

 

Voilà le Gourou a parlé, Loïc tu nous feras toujours autant rire, à vous de juger…

 

Rappel des épisodes précédents :

Loïc Le Meur nous quitte…

Au secours ! les Gourous du net sont de retour

 

Pour en savoir plus :

http://www.seesmic.com/

http://loiclemeur.com/france/

Loïc Le Meur - Wikipédia

 

Et si vous voulez découvrir le langage des années startup :

http://www.kasskooye.com/

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