Intouchables

Depuis deux semaines, un film français cartonne dans les salles de cinéma. Il n'y a pas un ami, un parent qui ne vous demande si vous avez vu le film « Intouchable » avant de se tordre les lèvres de désir de vous révéler les bons mots. 5 millions de spectateurs, sans doute plus de 10 millions avant la fin de l'année, pour un budget inférieur à 10 Millions d'euros, avec deux acteurs très talentueux mais non « bankable », pas de 3D, pas d'effets spéciaux, c'est déjà le Jackpot assuré. C'est ici que réside la vraie magie du cinéma, dans son modèle économique incroyablement efficace. A titre de comparaison le bide de l'année revient à « On ne choisit pas sa famille », budget équivalent, avec un casting très cher mais seulement 250 000 entrée en presque 1 mois.

L'industrie du cinéma a donc réussi après maintes et maintes remises en questions à trouver un équilibre et une rentabilité exceptionnelle. Le modèle Français avec un système sophistiqué mais efficace d'avances sur recettes du CNC, financé en grande partie par les superproductions américaines, est une référence pour beaucoup de pays. Ainsi le cinéma est l'une des seules activités économiques qui peut trouver sa rentabilité sur le marché national. Certes ce mécanisme a ses limites car il a tendance a favoriser les petites productions souvent médiocres qui permettent l'expression de nouveaux talents mais finiront par assurer les soirées cinéma de France3 Limoges.

Dans le même temps la presse s'enflamme pour l'incroyable succès de Call of Duty (Modern Warfare 3) et il y a tout vos amis joueurs pour vous en parler avec un sourire de complicité. Chez Activision Blizzard Groupe Vivendi on doit se frotter les mains d'un tel succès planétaire. 9 millions déjà vendus lors de sa semaine de sortie qui font suite aux millions des épisodes précédents, battant ainsi l'autre superproduction d'EA : Battlefield 3. Un budget colossal proche des 40 Millions d'euros, pour la réalisation et sans doute proche des 140 Millions d'euros avec le marketing (estimation basée sur les chiffres du précèdent épisode).

Ces chiffres donnent le tournis, mais voilà c'est souvent le prix à payer pour survivre sur le marché très concurrentiel du jeu vidéo. Car si le Chiffre d'affaire global du secteur dépasse allègrement celui du cinéma, il en est tout autre pour la rentabilité. Avec un CA de plus de 4 milliards de Dollars, la rentabilité d'Activision est très loin de celle de l'industrie du Luxe, de l'alcool ou des cosmétiques. Quant à Ubisoft qui fait le pari de la dématérialisation, il est encore dans le rouge et ne prévoit pas le retour à l'équilibre avant 2013, de quoi rendre ses lapins crétins...

http://fr.news.yahoo.com/activision-fait-mieux-quattendu-au-3e-trimestre-224435768.html

http://fr.news.yahoo.com/ubisoft-insiste-sur-ses-jeux-apr%C3%A8s-un-1er-184222981.html