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Eric Leguay, ma vie numérique

Le présent n'est que le futur passé...

Madame connasse se lâche – Affaire Claire Despagne

Madame connasse se lâche – Affaire Claire Despagne

Vous avez certainement déjà vu sur Youtube ces pastilles vidéo de Camille Cottin « Connasse » qui dépeint avec humour et justesse cette parisienne (ou Bordelaise) insupportable, sans filtre, arrogante, irrespectueuse et vulgaire. Une série de livres et de T-shirts reprennent ces punchlines. On se demande toujours si ces personnages caricaturaux existent vraiment, tellement le trait est grossi. On adore se moquer de ces parisiennes hautaines à la Gabrielle CHANEL, râleuse, exigeante, diva et dédaigneuse. On l'imagine overbooké, « Desperate House Wife », travaillant dans la Mode, la communication, le numérique, s'habillant en PRADA ou vendeuse chez ZARA. Mais voilà que le Web bruisse d'un nouveau dérapage, d'une nouvelle exagération, d'une ultime provocation. « Le recrutement c’est épouvantable en ce moment, c’est très très compliqué. On se demande où sont les stagiaires ? On nous force des alternants. (…) Moi, aujourd’hui, je ne veux pas d’alternants, je trouve que c’est insensé, on ne trouve que ça » Voilà comment Claire Despagne venait de rentrer dans l'histoire du badbuzz numérique. Madame Connasse existe.

Il faut dire que le prénom de Claire est assez courant dans l'histoire du BadBuzz. On se souviendra de Claire Gallois qui en 2012 au titre de « Madame Connasse » avait avec finesse comparé les joueurs de jeu-vidéos à de futurs « Mohamed Merah ». La toile s'était enflammée comme aujourd'hui. Je rechigne généralement à participer de cet emballement et de ce tribunal numérique, lançant l'anathème sur quelqu'un que je ne connais pas. Mes doigts sur mon clavier étaient prêt à s'enflammer sur deux sujets qui me tiennent à cœur, les étudiants et les start-ups, aidant les uns et les autres à se créer ou se développer. D'abord cette affaire me mettait très mal à l'aise car pour une fois qu'il s'agissait d'une femme à la tête de l'entreprise, difficile de ne pas penser que cet emballement était d'abord sexiste. Connaissant plusieurs créatrices et créateurs d'entreprises je ne les imaginaient pas un instant avoir un tel jugement. J'ai donc lu, scruté, analysé, et visionné, échangé et profité de relations communes au second degré sur LinkedIn pour en savoir plus et je n'ai pas été déçu.

Madame connasse se lâche – Affaire Claire Despagne

Tout ce que j'ai pu lire ou voir de cette créatrice et de son entreprise ressemble à un gigantesque Fake, une sorte de farce télévisuelle castée pour M6 et parfois du niveau de Nabilla et de son celèbre « Allo quoi, t'es une fille et t'as pas de shampoing ». Sa sentence sur les stagiaires fait le Buzz aujourd'hui, je dois avouer que toute son œuvre est une caricature. D'abord son parcours, bancaire et londonien, car c'est bien connu se sont toujours des anciens banquiers qui deviennent entrepreneurs ou Président de la république. Ensuite son entreprise D+For Care, énième entreprise de cosmétique jumelé avec des compléments alimentaires qui oscille entre les cosmétiques et le « care » comme il en existe des centaines sur un marché déjà saturé. D+For Care, ne conçoit rien, n'est pas un laboratoire, ne dépose pas de brevets, et ne fait que packager des produits sous-traités. Il n'y a pas d'innovation autre que marketing. Ce n'est donc pas une « start-up » technologique et son seul apport dans le numérique est la vente en ligne.

Madame connasse se lâche – Affaire Claire Despagne

La présence en ligne de Claire Despagne la fondatrice est tout aussi édifiant. Outre cet entretien cash qui dévoile aussi ses prétentions démesurées, allant jusqu'à rêver de posséder un avion à ses couleurs comme Richard Branson son idole, rien ne laisse transparaître une grande intelligence ni une hauteur de vue sur son métier. C'est le management de sa structure qui est le plus faillible. Certes au début des années 2000 nous avions connu ces start-up flamboyantes, brûlant du cash dans de la com ou des AUDI TT pour disparaître aussi vite, éclatées dans la bulle. Nous avions cru cette période révolue. En pleine prise de conscience écologique et éthique, en pleine recherche de sens et d'humanité collaborative écoresponsable, son discours est d'une violence à contre courant. Au moins dans les années 2000, il y avait les stock Options pour motiver les stagiaires et autres entreprenautes. Elle ne recherche que des esclaves pour tendre vers le point mort pour continuer à séduire les investisseurs et assurer son train de vie. Une pépite pour les Mélenchonistes anti Start-Up Nation.

Avec cette opération de transparence, et sa franchise naïve, sa e-réputation est à jamais compromise, puisque c'est en majorité les presse spécialisée qui s'est emparée de ce dérapage pour le dénoncer. Elle à terni la réputation des « VRAI.E. » entrepreneurs numériques, des « VRAI.E. » initiateurs et recruteurs à la recherche de talents rémunérés justement. Un reportage sur la chaîne JUNGLE et une campagne de recrutement frise l'illégalité. Le descriptif des postes et des stages, qui ressemblent à de vrais postes, sont en effet d'une grande exigence. Une petite bizarrerie à relever est que la structure fondée et dirigée par une femme est composée à 98% de femmes (1 seul homme). Il est fort à parier que le recrutement sera encore plus difficile à trouver, comme il sera difficile d'effacer cette infamie, et de convaincre des financiers. Pour clore ce post reprenons ce message prémonitoire de Claire Despagne, dans une vidéo « J'aime l'idée de pouvoir partir très vite »...

Madame connasse se lâche – Affaire Claire Despagne
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