Le présent n'est que le futur passé...
27 Mars 2010
Aujourd'hui vous aviez le choix entre soutenir le Sidaction, indispensable ou participer au « No Sarkozy Day » poujadiste et anti-démocratique. Vous pouviez aussi aller visiter le salon moribond du livre ou commencer à économiser pour vous offrir l'ipad, ou tout autre liseuse numérique.
Depuis le temps que mes étudiants me demandaient ce que je pensais de « cette chose ». Il était temps que je donne enfin mon point de vue. Serait-ce mon passé d' « Apple Evangelist » qui me donne une légitimité ? ou un avis d'expert éclairé ? n'empêche que « l'engin » fait causer avant de faire vendre.
Historiquement Apple a toujours fait rêver et saliver en inventant des objets design extrêmement bien pensés, judicieux et intuitifs. Cette démarche innovante se retrouva dans chacun des produits phares de la marque. Ainsi le premier Mac tenait 2 fois moins de place qu'un pc et une diskette de l'époque tenait dans une poche.
En permanence à contre-courant des modes, qu'il lança, ces inventions permettaient aux plus geeks de se positionner socialement et de maintenir le leadership social indispensable aux architectes, communicants, présentateurs, marketeurs et Webkelkechose du 92. Je me souviens combien la première semaine de la sortie de l'iphone, les happyfew exhibaient leur engin dans les réunions de direction, pour jouer avec la « boite à meuh »
Déjà à l'instar de l'ipod nano on imaginait un iphone nano encore plus fin, plus petit capable de terrasser la concurrence sud-coréenne. On révait d'un pc à écran souple, ou même une greffe nasale de son grigri numérique. Patatras voici que la bombe Apple est l'ipad. Un gros truc encombrant et disgracieux mi iphone sans téléphone, mi ordinateur qui ne permet pas de travailler.
Serait-ce pour répondre au vieillissement de la population qui ne lit pas les icônes ou pour obéir au lobby des obèses américains qui de leurs doigts boudinés n'arrivent plus à retrouver leur ipod nano coincé dans leur plis graisseux ? Le résultat est là, immontrable en réunion sans déclencher les rires, inimaginables pour un happy few.
C'est un peu comme si SONY sortait un nouvel écran à technologie cathodique où que FIAT ressortait son MULTIPLA. Et là je ne vous parle que de l'embonpoint de l'objet car coté soft c'est pitoyable, puisque n'importe quel netbook fait mieux. Le « Stuff » ne fonctionne bien qu'en WiFi, donc presque nul part en France. Le réseau 3G+ n'est pas prévu pour cela et ne supportera pas le flux compte tenu de la taille de l'écran.
Mais revenons au salon du Livre de Paris un instant, où cette année alors que les grands éditeurs désertent où réduisent la taille de leur stand, on ne parle que d'une chose: la liseuse numérique. Comme l'Arlésienne, depuis 10 ans de manière récurrente les métiers du livre jouent à ce faire peur en annonçant la fin du livre papier.
Je venais de comprendre à qui allait pouvoir servir l'ipad. Toutes ces mamies friandes de Paris Match et de Télé 7 jours allaient enfin pouvoir sans attendre le facteur, dans leur maison de retraite, lire la vie passionnante de Dorothée dont on dit quelle a sorti un disque. Bientôt France Loisirs pourra rendre accessible tous les romans de Mary Higgins Clark .On imagine déjà la biographie de Michel Drucker sur ipad et les recettes de Maité en numérique. C'est cela aussi le progrès. Bon moi j'ai choisi de soutenir le Sidaction et vous ?
Les photos de l'ipad proviennent du site officiel d'Apple
Sinon vous pouvez aussi me voir en Happy few dans J'ai touché le mégalithe
Ou savoir ce que je disais du Salon du livre 2007 et lire Quand le livre devint numérique et tout savoir sur le Sony Reader ebook.