Le présent n'est que le futur passé...
16 Juin 2012
Avec amertume et désespoir, j'avais précédemment trouvé la campagne présidentielle bien terne et fort peu numérique. Pas de duels digitaux entre les candidats, point de débats participatifs et de WebTV bien léchées, tout juste quelques « mèmes » bien ciblés pour nous désenchanter. C'était sans compter sur la campagne législative qui vit naître avec fracas l'arrivée brutales des femmes supportés par un nouveau média ; Twitter. En une micro seconde le paysage politique Français bascula et devint un terrain de jeu numérique. On y vit s'affronter des femmes sur ce réseau de micro blogging qui ringardisa en un éclair facebook et les réseaux sociaux. Trois femmes auront marqués à jamais cette campagne endormie, comme des Belles au bois dormant elles auront fait explosé la routine bien installée d'une vie politique « normale ».
Tout d'abord Valérie Trierweiler, dans un tweet mémorable aura définitivement laminé le destin de notre « Madonne du Poitou », Ségolène Royale. Il suffit d'un mot, d'une phrase, d'un tweet pour briser un destin, casser une carrière et rompre tout espoir ou crédibilité. Il y a du « Bérénice » entremêlé de Borgia chez cette femme là. Entre l'amour et le pouvoir il faudra choisir mais Racine n'est plus là pour nous compter cela. Point besoin d'une tragédie en 5 actes, 140 caractères suffisent pour illustrer la rivalité de ces deux femmes, la haine, la passion, l'amour et le pouvoir . C'est l'équation moderne d'une femme indépendante et libre, amoureuse et rebelle, qui dans l'ombre prépara ardemment la conquête et supporta la victoire de celui que l'on trouvait trop « normal ». C'est une Walkyrie cette harpie chasseresse, numérique et dévastatrice. La phrase de trop sur les réseaux scellera le destin d'une candidate, à la « bravitude » légendaire.
La seconde figure féminine de ces élections, moins visible sur les réseaux mais plus sournoise et plus experte a atomisé Mélanchon. Marine Le Pen sera peut être dimanche soir la seule femme élue députée du Front Nationale. Quel redoutable talent, quel effroyable verbe, quel pugnacité pour dissoudre ce front de gauche. Le Mélanchon ? elle nous l'a « Eparpillé façon puzzle » avec méthode et froideur à la manière d'un « nettoyeur ». Le numérique ? elle s'en moque, les réseaux sociaux ? elle s'en amuse, les plateaux télé ? Elle s'en délecte. Rien ne lui résiste même pas ces milliers de parisiens convoqués sur twitter pour défiler place de la Bastille. Ceux là elle les mettra en culotte courte. Les Bobos du Web ? Elle les exècre avec délice, ils sont tellement éloignés dit-elle des « vrais Français ».
Et puis il y a l’inoxydable Nadine Morano, dont je me vois encore faire la promo, alors qu'à chaque défaite je rêve de la voir disparaître de la sphère publique. Grande prêtresse du Tweet assassin, c'est par elle que tout a commencé. Le Web est son combat quotidien, son rêve est de le contrôler pour mieux le soumettre. Elle déteste tout, les jeux vidéos, le Web et le numérique dans sa globalité. On ne compte plus le nombre de procès contre des concurrents, des libres penseurs, des anonymes ayant osé s'opposer. Ces élections législatives lui auront donné l'occasion de nous montrer sa vraie nature et ses vraies valeurs ; celles de la haine, de l'affrontement, de la division et de l’abêtissement. C'est un canular téléphonique pas très drôle comme seul Gérald Dahan sait en concocter qui aura propulsé Nadine Morano en tête du Buzz médiatique. Elle a définitivement choisi son camp. Elle qui ne cesse de crier son amour pour la France, il faudra bien qu'elle entende la France lui crier qu'elle ne l'aime pas.
Vous voilà prévenu, les Femmes font de la politique avec des armes numériques. Dire qu'il y a encore peu, Marie-Laure Sauty de Chalon (Ce nom est bien réel, ce n'est pas un fake), Présidente de auFeminin.com énonçait sans rire, les 7 raisons qui font que les femmes ne sont pas sur Twitter. Visiblement elles se sont vite rattrapées. Elles s’assassinent, s'invectivent, se chipotent, sous l'oeil des appareils politiques restés très masculins. Comment en aurait-il pu en être autrement dans un pays qui vénère Jeanne d'Arc, guillotine Marie-Antoinette et chante Carmen ? Les références historiques, théâtrales, romanesques nous placent en très bonne position dans le hit parade en jupon. Heureusement que dans le gouvernement, pour servir la cause du Numérique nous avons Fleur Pellerin.
Merci à Truffaut pour les photos...
Les 7 raisons qui font que les femmes ne sont pas sur Twitter