Le présent n'est que le futur passé...
2 Avril 2012
On a coutume de dire qu'il faut chercher « la femme qui se cache derrière l'homme politique » pour comprendre son ascension. Nous reviennent alors en souvenirs, les femmes passées, des hommes d’états. Sans remonter à la royauté et aux femmes d'influence comme la Pompadour ou Marie-Antoinette, il est des exemples du siècle dernier éclairants et diversifiés. Entre la Tante Yvonne de Gaulle, et la femme distinguée, élégante et cultivée de Pompidou il y a un gouffre. Le règne de Giscard verra pourtant l'arrivée de Simone Veil, une femme humaniste et courageuse. Mitterrand et Chirac seront plus changeants, frivoles et inconsistants mais ils venaient d'un autre temps.
On était en droit d'imaginer qu'avec l'arrivée d'un Président, plus jeune, plus moderne et donc plus ouvert, les femmes allaient avoir une place de choix et enfin briller dans des missions d'envergure. A l'arrivée nous avons eu Christine Boutin, Michèle Alliot-Marie, Nadine Morano, Rachida Dati, Roselyne Bachelot, Carla Bruni. Je vois bien qu'à la lecture de ce casting people, vous éclatez de rire. Le bilan est en effet pitoyable car les femmes restantes qui avaient de l'allure, de la prestance, de la compétence et des idées, sont parties à New York pour Christine Lagarde et à Colombes pour Rama Yade. La couverture en papier glacé était séduisante mais le contenu était artificiellement photoshopé.
La femme qui illustre le mieux cette période et ce pouvoir est la très maternelle Catherine Nay. Gagnante de toutes les catégories, elle offre son cœur au Président dans un ouvrage 100% non écologique de 600 pages. Vous n'auriez peut être pas choisi ce titre « d’impétueux » pour décrire ce personnage de roman, dont la vie publique fut plus étalée et commentée que tous les rois réunis. Les lèvres atrocement siliconées et le visage cruellement botoxé, elle arpente les plateaux Télé pour défendre bec et ongles son chérubin, qui a tant souffert des femmes. Le Fouquet's ? c'est pas lui, le Yacht ? C'est pas lui ? La dette ? C'est pas lui, le chômage ? C'est pas lui, la délinquance ? C'est pas lui... Le pauvre homme, si faible, si influençable, si mal compris, si peu responsable de ses dérives, a bien besoin de cette dame chasseresse pour redorer son action. Mais qui seront les femmes du prochain quinquennat ?