Le présent n'est que le futur passé...
19 Novembre 2011
Amicalement, vous êtes invités à parler des formations aux jeux vidéos lors du Paris Games Week de Paris. Vous répondez présent, car depuis de nombreuses années, vous côtoyez de nombreuses écoles et vous y enseignez avec un immense plaisir. Voici que dans un papier saignant, vous vous retrouvez cité, non sans malice, avec une pointe revancharde non dissimulée . Sur le moment, amusé, vous vous dites, quel dommage de parler ainsi des écoles et du secteur, mais c'est en lisant une grande partie des 232 commentaires, qu'il vous prend furieusement l'envie de réagir...
Donc à Monsieur Yukishiro, de Gamekult.com, voici ma réponse quant à votre article, me sentant libre de le faire car n'étant attaché à aucune école et œuvrant avec fierté pour l'ENJMIN, Gobelins, Paris Sorbonne IV, IPAG, et même en Chine etc... Ne vous trompez pas de cible, et ne vous trompez pas de combat. Les écoles que vous citez sont d'excellentes écoles et le niveau des étudiants est de qualité très professionnel. La majeure partie des enseignants sont également partie prenante dans le jeu et sont animés de la même passion que les étudiants. C'est d'ailleurs la passion qui nous anime tous, quotidiennement pour promouvoir le jeu, promouvoir le niveau des enseignements et assurer le placement optimum des étudiants.
La réalité économique de notre pays et du secteur du jeu vidéo n'est pas celle dont nous rêvions, nous en sommes les premiers attristés. Il y a beaucoup de compétence, de créativité et de savoir faire mais très peu d'entreprises ayant une taille critique suffisante pour assurer un placement satisfaisant. Bien souvent et dans l'ombre, nous faisons tous du lobbying auprès des élus, des organismes pour que ce secteur dont nous savons tous qu'il est d'avenir, soit financé, aidé dans son développement et que surtout les juniors puissent s'y épanouir et apporter leur créativité. Ce combat est permanent et tous les acteurs y participent car nous voulons tous, vous comme moi que ce secteur soit puissant.
Alors il est vrai et je ne m'en cache pas que bien souvent les offres viennent de l'étranger. Non pas que la situation économique ou que le secteur du jeu soit plus florissant, simplement le talent et le professionnalisme des étudiants Français est très largement reconnu. C'est au contraire un atout formidable que de vivre une telle expérience et surtout une ouverture sur d'autres cultures pour revenir ensuite fonder pourquoi un studio. Lorsque je fais des interventions dans des collèges, 90% des élèves rêvent de travailler dans le jeu vidéo. C'est génial mais il y aura peu d'élus, comme il y a très peu d'élus dans l'industrie du cinéma, du design, du stylisme, de la gastronomie ou de la chanson.
Faisons plutôt front commun au lieu de nous envoyer des responsabilités sur des éléments qui nous dépassent. Vous et moi continuons la promotion et le soutien des talents, levons des fonds, faisons du lobbying auprès de nos élus, mettons en avant la créativité et le talent , aidons par nos réseaux les plus belles entreprises, soyons Web 2.0 dans nos idées et soudons cette communauté de joueurs dont l’objectif de réussite est commun pour qu'en effet l'industrie française du jeu vidéo devienne prospère.
http://www.gamekult.com/actu/france-les-juniors-candidats-non-grata-A0000097494.html