Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Eric Leguay, ma vie numérique

Le présent n'est que le futur passé...

Google a 10 ans, l'age de raison ?

Même si la date est incertaine, Google fête ses 10 ans, car c’est depuis le 7 septembre 1998 que la société "Google Inc." ouvrit ses portes à Menlo Park, en Californie. Le moteur « Google» unique produit et dénomination de l’entreprise fait référence à Googol, le nombre composé du chiffre 1 suivi de 100 zéros, illustrant ainsi sa mission d’organiser l'immense volume d'information disponible sur le Web et dans le monde. C’est aussi l’occasion de revenir sur la fabuleuse histoire de cette entreprise, qui offre au monde entier, pour ses dix ans, mais un peu tard, un navigateur rutilant « Chrome».


Depuis Apple, la légende entretenue d’une « success story » numérique passe obligatoirement par deux ingrédients indispensables ; le garage et deux potes de facs. Les deux potes sont Larry Page et Sergey Brin, deux étudiants de l’Université Stanford, ils se connaissent depuis 1995. Larry fan de LEGO. est un bricoleur génial. Il customise des objets avec les petites briques danoises, et construit une imprimante et même un écrin à disque dur. Le garage sera celui d’un ami à Menlo Park, Californie, premier siège de l’entreprise.


Le mythe est installé, l’histoire peut commencer. Nos deux compères travaillent dans la même Université Stanford,  qui vit la naissance quelques années auparavant de Yahoo!.  fondé par David Filo et Jerry Yang. Pour ces étudiants la mission est de trouver un moyen d’aider la recherche des internautes sur le Web et trouver un moyen de se retrouver dans la masse d’information rendue immatérielle. Yahoo! est un annuaire, c'est-à-dire qu’il reprend le principe de consultation bien connu d’un annuaire papier, proposant aux internautes un classement par thème ou par ordre alphabétique. Cette démarche est légitime car les débuts du Net sont compliqués et le niveau des internautes est encore faible alors transcrire un existant physique sur le Web est le moyen le plus simple d’être utilisé.

Nos deux compères commencent à travailler sur un projet basé lui sur une méthode d'analyse des liens pointant vers un site web. Cette fois la recherche passe non pas par un triage dans un annuaire mais par le pointage de mots vers des sites. L’interface est simplissime, l’internaute saisit un mot et le moteur pointe vers des sites selon un algorithme de pertinence. C’est simple, immédiat, et surtout ne nécessite pas de classement manuel, tout peut être automatisé. L’idée est lancée, il faut trouver des fonds. 

 

C’est ici que rentre en jeu la magie de la création d’entreprise aux USA. Car c’est bien cette capacité à mobiliser des fonds sur une simple idée et d’accepter de parier sur la jeunesse que les USA bâtissent des empires. Nous autres, qui avons rempli des tonnes de dossiers de subventions, des dossiers OSEO,  sans succès rêvons de ce mode de financement. Ainsi Andy Bechtolsheim, l'un des fondateurs de Sun Microsystems, mise sur cette idée en faisant un chèque de 100 000 dollars pour une simple idée alors que l’entreprise n’existe pas encore.

 

Le site, dés sa naissance traite déjà 10 000 recherches par jour. Le Web gronde de rumeurs et commence à parler de « Google». Les discussions vont bon train sur les forums. Il commence à y avoir des pros Google et des antis Google. Ce moteur simple et nouveau fait l'objet de plusieurs articles dans la Presse. L'Histoire est en marche... Google déménage à Palo Alto et en 1999 le site répond à 500 000 requêtes quotidiennes. Le premier gros marché est signé avec la société redhat. qui utilisera dorénavant le système d'exploitation Linux sur ses serveurs.

 

Alors que l’éclatement de la bulle pointe son nez, les deux co-fondateurs lèvent 25 millions de dollars de capitaux pour créer le Googleplex, les locaux actuels, à Mountain View, en Californie. A la fin de 1999, Google traite trois millions de recherches par jour... La croissance sera continue, et la guerre est ouverte contre YAHOO, Altavista et MSN pour supplanter les annuaires. Le monopole sera donc atteinte en moins de 10 ans. Mais comme dans toutes les « success story made in US », il y a un revers à la médaille. Google grossit vite, très vite, devient rapidement hégémonique sur la planète numérique et ce que les internautes trouvaient charmant au début devient pesant. En dehors de GoogleEarth, Google n’a en effet qu’un produit unique à proposer, certes efficace, mais qui a très peu évolué depuis ses débuts.


Car en 10 ans le Cyberworld a beaucoup changé, les internautes sont passés du Web 1.0 au Web 2.0. Leur niveau de compétence a suivi l’évolution de l’équipement. Le net s’est diffusé sur autre chose que des ordinateurs vites supplanté par les « smartphone » et autres objets nomades. L’arrivée des logiciels libres a également complètement modifié la planète logicielle et même Microsoft peine à refourguer son Vista buggé. De nouveau opérateurs ont fais leur apparition comme Wikipédia et Mozilla. Un moteur n’est qu’un pointeur, il ne donne pas de contenu, il ne fait que le montrer. Le paradoxe actuel est que Google ne fait bien souvent que pointer vers Wikipédia, qui lui en plateforme collaborative donne du contenu. Google se trouve ainsi coincé par le haut avec les plateformes Wiki mais également par le bas car ne disposant pas de navigateur il ne peut pas rendre l’internaute captif.

 

Le marché du navigateur est déjà bien encombré, avec Mozilla qui tient la corde à deux géants. Google en proposant « Chrome» un navigateur déjà très critiqué qui ne propose rien de renversant arrive bien tard, trop tard. L’autre produit proposé de messagerie Gmail peine aussi à trouver son public, car les internautes restent fidèles à leur boite mail. Dernier absence criante de Google dans les réseaux sociaux, Facebook pourrait lui aussi troubler le jeu en utilisant la communauté comme moteur géant de recherche validé et expertisé.

Il est d’ailleurs surprenant que le nom de ce nouveau navigateur soit « Chrome» un peu à l’image de ces grosses américaines des « fifties », aux ailes surdimensionnées, aux calandres chromées, rutilantes, poussives, gourmandes, peu fiables, qui comme les dinosaures ont disparues.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
je me rappelle encore de mon prof de techno en 4° (il y a pile dix ans) me recommandant de lâcher altavista pour ce tout nouveau joujou ma foi fort agréable dix ans plus tard...
Répondre
C
Merci pour tout cet historique, mais en fait le nom chrome suis peut-âtre ce que l'on peut entendre parfois sur google c'est nickel-chrome ;) Et nickei n'est ce pas un indice ;)
Répondre