WebNight vs Techno Gramma

La Webnight est devenue une véritable institution de l'Université de Poitiers. Ce Hackathon est dédié au Web, modelé pour les étudiants du Master Web Editorial et composé de ses deux années de M1, M2. L'un des plus ancien Hackathon qui chaque année avec un sujet toujours renouvelé, voit s'affronter plusieurs équipes dans le tiers lieu COBALT. L'occasion pour moi de faire un point sur l'évolution de cet événement régulier et impliquant pour les étudiants. L’événement a plus de 10 ans, 14 pour être précis d'expérimentation et de production contrainte en 24H chrono. Cela peut paraître proche mais techniquement et technologiquement presque centenaire comme visionner un ancien épisode de COSMOS 1999.

Cette année, ce fut en avant la musique, avec un sujet dédié à la structure TECHNO GRAMMA. Il fut demandé de réfléchir à un dispositif numérique de promotion locale de la scène techno de ce collectif. La prise en main du sujet fut rapide avec enthousiasme. Les équipes sont mixtes intégrant les deux promos avec une répartition la plus judicieuse possible des compétences. Le tiers lieu COBALT assure un hébergement varié et confortable qui permet à chaque équipe de s’isoler ou de partager le plus confortablement possible . La scène centrale sert de lieu d'échange et de lieu festif puisqu'une WebNight ne peut pas s'envisager sans tournoi de Just-Dance, de jeu de société et au cœur de la nuit, de zone de couchage. L'autre lieu phare est la cuisine, transformant ce co-working en LOFT géant.

J'ai évoqué l'évolution technique et technologique de cet événement, dont l'historique se fera un jour pour ses 20 ans. Nous n'étions qu'une étape de ce processus. En 2019 nous pouvons enfin compter sur un réseau internet fiable et rapide, avec une connexion WiFi qui supporte la charge de très nombreux devices. Les premières WebNight souffraient d'une connexion filaire encore chaotique, et d'un serveur aux réactions parfois fantaisistes. L'évolution des matériels est également plus que très sensible puisque les laptops ont définitivement remplacés les stations de travail, sauf exception. Cela permet une grande mobilité dans les échanges et dans les modes de travail. Le bureau n'est plus la norme, le « desk » (Grande table de réunion) ou la « Coffee Table » (Table basse de salon) deviennent les zones de production et d'échange.

Le temps c'est également réduit, passant d'un Hackathon de 24H, à cette année, un Hackathon de 20H plus intense, plus concentré et au final moins fatiguant. Cette réduction de temps en a augmenté la productivité avec des projets plus aboutis et mieux construit, évitant l'effet réducteur du « Show Off » final qui permettait à certaines équipes de s'en sortir avec esbroufe. Les équipes ont donc alterné, avec succès, des périodes de production, de jeu, d'échange, de repas et de repos. Je n'ai pourtant pas vu physiquement la présence d'une organisation de travail rigide avec un planning tellement la temporalité est intégrée. Le réseau social sert de lien et de liant entre les membres de l'équipe, les centres de ressources et l'extérieur.

C'est sans doute sur le modèle d'organisation de production que j'ai pu constater le plus d'évolution et de glissement vers une plus grande agilité. Sans être géré de façon agile, les équipes ont reprises les tendances d'une production itérative en sprint. Le premier constat est que l'ordre est avant tout d'imaginer un concept, puis de trouver un référent (modèle de développement) afin d'y associer dans un second temps des contenus et du graphisme. C'est une évolution positive des projets, puisque la recherche documentaire et l'habillage passe au second plan des interactions. On pense d'abord à l'usage et aux échanges avant la diffusion de contenu. Je vais s'en doute revoir la présentation de mon diagramme de Venn en interchangeant interaction et visualisation.

Cette organisation est lisible puisque l'on peut immédiatement tester son concept sur la base d'un référent, avec un contenu et un graphisme qui viennent en soutien. C'est certainement pour cela que l'équipe qui remporta cette WebNight a travaillé sur la base d'un Tinder Musical dénommé PictaZik. Les autres équipes ne furent pas en reste avec d'autres projets tout aussi originaux et interactifs, certains plus orientés contenus, d'autres graphiques. Au final cette édition fut créative et récréative avec de bons moments d'échanges musicaux entre le Disco et Daft Punk... He's a spacer A star chaser...