Le présent n'est que le futur passé...
24 Juin 2018
« Ce n'est pas une défaillance de votre ordinateur, n'essayez donc pas de corriger le texte. Asseyez-vous tranquillement. Nous contrôlons tout ce que vous allez voir. Vous allez participer à une grande aventure et faire l'expérience du FUTUR.E.S ». Bienvenue au Festival Futur en Seine, « Futur in Paris », dans une ville si peu futuriste. Quel sera vôtre FUTUR.E.S ? à l'aube de 2020, l'age de la maturité numérique, l'age du pixel flamboyant et de l'internet mobile. La révolution numérique commencée dans les années 90 est déjà loin derrière nous, la transformation numérique se déploie encore trop lentement que déjà surgissent de nouveaux objets, de nouvelles tendances et de nouvelles craintes.
Le FUTUR.E.S sera plus immersif, après l'effet « waouh » digne des foires des premières expériences de casque « OCULUS », le temps est venu de leur trouver une utilité. Immersion au musée en photos hyperréalistes, accessible de l'autre bout de la planète où effet sensation garanti d'une simulation de parapente ? Télémédecine, pilotage à distance, contrôle de véhicule, pilotage de drones industriels, jouer à Thomas Pesquet, vivre un défilé de mode, la VR, trouve son chemin et s'impose comme une interface crédible et productive. La diffusion des concepts de gamification et les interfaces pilotables par contrôleurs et manettes accélèrent les possibles. De la foire, on passe à l'industrie, du gadget pour geek on arrive à l'expérience interactive, en oubliant prochainement l'effet « vomito ».
Le FUTUR.E.S sera plus féminin, avec des moyens d'apprentissage et de maîtrise accessible à toutes et tous. L'exclusion n'est plus de mise, le cantonnement technologique aux seuls garçons n'est plus crédible, ni souhaitable. Le code, l'interface, l'apprentissage, les nouveaux métiers peuvent et doivent s'ouvrir à toutes et tous. La créations de start-up innovantes à parité montre l'exemple, encore timidement mais aussi avec assurance. La technologie permet même de découvrir le ressenti du corps de l'autre, vaincre ses peurs et angoisses, permettre une vie plus saine et harmonieuse. Les tablées de «Start-up for Kids» codant indifféremment, échangeant, réfléchissant ensemble donne une belle perspective de cet enjeu.
Le FUTUR.E.S sera plus intergénérationnel, car se prépare une évolution démographique d’envergure, que représente le vieillissement massif de nos société occidentales. Objet intuitifs, compagnons de vie, assistant personnels et agents conversationnels seront très prochainement notre quotidien. Nous aider à mieux vieillir, améliorer notre qualité de vie, rester en contact avec la société vont se généraliser avec la e-santé, les montres connectées, les objets intelligents et ces petits compagnons aimables et rieurs qui nous suivrons partout. Mon père de 83 ans parle à sa tablette « Bonjour GOOGLE » pour lire ses mails et voir la météo, demain cela sera intégré à ma voiture autonome qui ne dépassera pas le 80 Km/h. Le milieu médical vit également sa révolution, avec des prouesses logicielles et techniques empruntent parfois au monde du jeu vidéo les manettes pour manipuler un cathéter.
Le FUTUR.E.S sera plus artistique, comme vecteur de création numérique, la palette à pixels s'imposera dans un milieu encore trop timoré et frileux à créer avec ces outils. Ce monde technique effraie encore les artistes, et pourtant l’Écosystème numérique est particulièrement accueillant et friand de nouvelles approches. Le geste artistique manque encore à tout ce fatras digital, mais les nouvelles générations vont pouvoir s'en emparer pour créer des œuvres virtuelles, collaboratives et sensuelles. De l'immersion, à l’escapegame, de nouvelles pratiques séduisent le public, qui redemande des animations 4D projetées et des moments de poésie dans le cocon d'une sieste, ou dans l'ouverture d'un coffre à secrets. L'épanouissement passera par les Beaux-Arts Numériques.
Le FUTUR.E.S sera plus anxiogène, si nous ne prenons pas garde aux enjeux de la protection des données et à l'explosion anarchique de l'utilisation abusive des datas personnelles. Si aujourd'hui suite à sa mise en place la RGPD est décriée, c'est pourtant une réponse concertée des pays d'Europe qui contre toute attente à donné le LA aux GAFA. Le politique par cette action a repris des couleurs, lui qui fut si longtemps suiveur et déconnecté. Le rajeunissement parlementaire et la prise de conscience de nombreux élus, devra faciliter la transition numérique et protéger le citoyen ? Anxiogène également la transition d'une diffusion du savoir en présentiel vers une formation à distance tout au long de la vie, l’étudiant 2.0 est encore dans les tiroirs au Ministère alors qu'il se forme via des Tutos sur Youtube. Les métiers de demain sont aussi des métiers d'aujourd'hui connectés intégrant la simulation et l'action prédictive.
Le FUTUR.E.S sera plus radieux, si nous ne sombrons pas dans l'euphorie technophile, et si nous veillons à ce que cette technologie conserve sa magie sans nous asservir, que la technologie Augmente l'Humain et non le diminue. Notre avenir sera plus radieux si nos datas ne deviennent des enjeux financiers qui nous dépassent, si nos politiques aident à notre développement économique, si la formation et l'aide à la transition numérique s'accomplisse pour tous, et surtout si le numérique se déploie harmonieusement sur tout le territoire. Notre FUTUR.E.S sera plus radieux si nous pouvons continuer à en rire et s'en moquer. Notre Futur d'aujourd'hui a été inventé dans les années 60, j'ai eu la chance d'avoir 20 ans dans les années 80 et vivre la révolution informatique avec gourmandise et enthousiasme. Mes étudiants d'aujourd'hui préparent 2040, soyez vigilants...
Et vous comment voyez vous votre FUTUR.E.S ???