Numérique et Sortie de crise

A l'invitation de « Renaissance Numérique », un Think tank de passionnés du numérique, nous avons squatté, en pleine tourmente, l'Assemblée Nationale pour réfléchir à des solutions concrètes de sortie de crise. Même si le politique dit prendre le dossier du Numérique à bras le corps, nous sommes très souvent déçus de son niveau de connaissance et de sa compréhension de cet éco-système. Le paysage politique étant débarrassé des plus farouches opposants du numérique en la personne de Nadine Morano et de Frédéric Lefebvre, la période est propice à l'écoute et à l'échange. C'est donc le cœur léger que j'ai entamé ma journée de commissionnaire, avec un thème qui me tient fortement à cœur ; susciter toutes les vocations avec le numérique du stage à la création d'emplois et d'entreprises.

L'enjeu est de taille, car notre pays n'est pas à la pointe en ce domaine, c'est le moins que l'on puisse dire. Les études réalisées, années après années sont cruelles et nous placent dans une situation difficile lorsque l'on est comparé à de petits pays plus dynamiques. Cela ne veut pas dire qu'aucune action n'est tentée, ni envisagée, mais généralement plus lentement qu'ailleurs sans pragmatisme et sans concertation avec des pouvoirs exorbitants laissés à des autorités défaillantes. Ainsi alors que la Grande Bretagne réalise déjà 6,8% de son PIB avec le numérique nous restons à 4,7%. Toute personne se rendant à Londres constatera avec étonnement que l'accès numérique et le business est nettement plus développé et dynamique qu'à Paris.

Madame Corinne Erhel, Députée des Côtes d'Armor et Madame Laure de La Raudière, Députée d'Eure-et-Loir, nous ont donné carte blanche pour plancher à des solutions pragmatiques et économiques pour facilité la sortie de crise. Même si notre digitale assemblée fit son siège dans la salle Colbert, il ne s'agissait pas de reproduire le schéma classique à la française du « Top Down » qui échoua tant de fois. Au contraire, il s'agissait d'écouter les professionnels du numérique, pour en tirer des idées immédiatement réalisables. Les initiatives ne manquent pourtant pas, c'est souvent leur concrétisation et leur financement qui rebutent et annihilent toutes envies de créer. Mes étudiants sont la preuve vivante des talents créateurs de ce pays, rapidement découragés par le manque d'ambition des élus ou la frilosité des banquiers.

Pour moi évoquer le numérique sans parler du jeu vidéo était inconcevable. Si le numérique est mal connu, le jeu vidéo est lui, complètement rejeté par l'élite politique, réconfortée dans sa croyance par les déclarations apocalyptiques de la secte de l'Isère (Les jeux vidéos violents rendent violents). Mon Lapin Crétin sera donc de la fête pour rappeler à chacun que cette industrie est un foyer de croissance et que beaucoup de mes étudiants y rêvent de créer leur structure. Il a eu du succès ce Lapin, car cette assemblée trop sérieuse a manqué d'idées « Rock&Roll » et décalées pour innover. Mais ne boudons pas notre plaisir car chacun a pu très librement s'exprimer. « L'innovation ne tue que les gens qui n'innovent pas ».

A l 'issue de cette journée de commissions, une vingtaine de mesures pragmatiques sans levées de fonds ni avantages fiscaux, sont proposées. Notons à titre d'exemple, la demande insistante de la mise en place d'un « Small Business Act » à la française pour favoriser les petites structures dans la réponse aux appels d'offres. Également dans la logique de la promotion du numérique, il fut proposé la formation au pitch et la création d'un passeport d'entreprises numériques. Il a été convenu d'accentuer le partenariat et le maillage local pour favoriser la création tout en captant l'épargne de proximité. Il a été également envisagé de créer à l'instar d'une filière en sciences sociales, de fonder une filière en Sciences du Numériques, donnant ainsi de la lisibilité et des débouchés à ce secteur.

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