1968, putain quelle année !

A 420 Km/h, les vaches regardent passez l’Aérotrain de Monsieur Bertin, la France découvre la modernité, nous sommes en 1968. Les ordinateurs sont d’énormes machines que personne n’a jamais vues à part dans les films de Fantômas. Tapie dans l’ombre à San Francisco, la souris pointe le bout de son nez. Le téléphone est en bakélite noir, il n’est pas automatique et il faut un an pour avoir une ligne et un numéro à 5 chiffres. Les premiers supermarchés Carrefour, arrivent en banlieue, où l’on commence à peine à y faire ses courses pour remplir son Frigidaire, à ouverture assistée. Nos tables de petits déjeuners découvrent le Nutella et l’Ovomaltine. On va au Prisunic qui fabrique des meubles encore un peu de patience et bientôt Paris verra l’ouverture de sa première Fnac. Religieusement, on regarde le Général sur son téléviseur teleavia, noir et blanc à chaîne unique. Si l’on sort à la campagne on s’accompagne de son poste transistor Radiola. Le soir on dansera sur des disques de rock posés sur son électrophone portatif Teppaz. Les rues sont encombrées de Citroën 2cv, ou Peugeot 403, les ministres roulent en DS, pensez donc la limitation de vitesse n’existe pas encore et il n’y a pas de périphérique. La Défense ne compte qu’une seule tour de bureaux, la Tour Esso. La fac de Nanterre toute neuve est construite dans le quartier de la Folie, au milieu des friches industrielles et des bidonvilles.  Le dimanche on va en famille voir la Caravelle décoller à Orly, car en plus grand secret c’est le Concorde qui décollera bientôt. En ce temps là, on écoutait Mireille MATHIEU, et Michel Drucker était déjà à la télévision, j’avais 4 ans…