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Eric Leguay, ma vie numérique

Le présent n'est que le futur passé...

Un gourou nous quitte, un monde se meurt

Il s'était à ce point confondu avec sa marque que son nom semblait à jamais indissociable . Plus qu'un homme talentueux, chef d'entreprise visionnaire, il était devenu le gourou inspiré d'une marque planétaire aux méthodes sectaires. Chacune de ses apparitions était annoncé et vécue comme l'arrivée du messie. Il venait seul lors de grandes messes, distiller l'objet convoité à dose homéopathique mais au prix d'un élixir d'amour. Il était suivi en tout lieu et en toutes occasions par une armée d’apôtres, vénérant leur idole et prêts à tout pour le défendre. La moindre critique, le moindre doute et l'on criait au blasphème. Né dans un garage à Cupurtino, comme d'autres sont nés dans une étable à Bethléem, le mythe se croyait divin au point d'être intouchable et immortel. Des milliers de disciples attendaient agenouillés leur révolution quotidienne, avec docilité et aveuglement, persuadés d'avoir acquis avec un morceau de plastique, une parcelle d'éternité.

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D'autres avant lui avaient laissé vivre leur entreprise comme une grande, de Redmondà Burbank, mais pas encore à Mountain View. Aujourd'hui, un gourou de l'informatique, nous quitte, seul et malade. Nous espérons que son entreprise quitte le chemin messianique pour rejoindre la cohorte des entreprises aux pratiques citoyennes. Nous découvrirons très vite que tout n'est pas une révolution et ressortirons des cartons les archives des insuccès passés. Vous remarquerez, que je n'ai pas eu besoins de citer ni un nom ni une marque dans ce post, étonnant non ?

 

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L
<br /> <br /> L'« icône » Steve Jobs et les limites du personal branding<br /> <br /> <br /> Désormais sur le Net, le personal branding (faire de sa personne une marque) permet à tout un chacun de promouvoir et<br /> de valoriser son image, et souvent celle de son entreprise ou de certains de ses collaborateurs. Pour un patron, c'est une belle opportunité de s'immerger dans les réseaux sociaux, d'encourager par l'exemple l'humanisation de son entreprise, ou même de profiter simplement de la puissance du Web pour y<br /> développer son ego.<br /> <br /> <br /> Ce phénomène ne date pas d'hier. Avant même la naissance du Web, Steve Jobs, le cofondateur d'Apple, a<br /> développé un personal branding qui a largement contribué au succès de son entreprise. Mieux que les autres, il a su cultiver les bruits, les rumeurs et le buzz qui ont participé à faire passer la<br /> valorisation d'Apple de 5 milliards de dollars dans les années 2000 à plus de 360 milliards aujourd'hui. Si d'autres dirigeants, en France ou aux Etats-Unis, ont essayé la même voie, aucun n'a<br /> été jusqu'à acquérir ce statut d'icône vivante.<br /> <br /> <br /> Mais en construisant volontairement le mythe du génie de Steve Jobs, Apple aurait-il pris le risque d'un succès communicationnel pouvant se transformer en danger industriel ? Aujourd'hui,<br /> confronté à son départ, Apple ne doit-il pas démythifier sa<br /> communication, humaniser plus largement sa société en permettant à ses propres employés de s'approprier l'ère du buzz et de la conversation ?<br /> <br /> <br /> Tout le monde est mortel<br /> <br /> <br /> Tout d'abord la situation illustre un problème de pérennité de l'entreprise : tout le monde est mortel.<br /> <br /> <br /> Ensuite, les mythes sont par essence fragiles, ils atteignent un jour leur limite. Il y a aussi la création d'une aberration financière, une distorsion créée par l'image même de Steve Jobs – les<br /> succès d'Apple sont indéniablement liés à la présence de Jobs, mais son statut de mythe vivant semble exercer un pouvoir irrationnel sur le marché – certains analystes parlent de champ de<br /> distorsion de la réalité.<br /> <br /> <br /> Il me paraît pourtant sage de relativiser le risque que représente « l'icônisation » de Steve Jobs. Apple est une belle entreprise qui a mis en place de belles équipes. Sur les rails du<br /> succès depuis déjà dix ans, elle s'est diversifiée dans sa gamme de produits et elle s'est structurée autour de collaborateurs compétents, avec au premier chef son nouveau PDG Tim Cook.<br /> <br /> <br /> Apple a été dirigé avec un talent industriel de premier plan, ce qui reste une force pour l'entreprise, et pour sa capacité à encadrer pendant longtemps encore ses jeunes experts du marketing, de<br /> la communication, du design et de l'engineering.<br /> <br /> <br /> Mais alors, minimiser le rôle des collaborateurs représente un autre type de danger, à ne pas sous-estimer, en particulier lorsque la création de valeur repose sur l'intelligence<br /> collective : on casse le « moteur californien », qui a besoin d'un fonctionnement collaboratif.<br /> <br /> <br /> Le personal branding, une prise de risque<br /> <br /> <br /> A la base, Apple, c'est deux choses qui ne peuvent être dissociées, d'un côté la martingale ergonomie/design/simplicité et de l'autre l'apport de ruptures technologiques qui amènent à de nouveaux<br /> usages et surtout obligent la concurrence à se mettre au niveau.<br /> <br /> <br /> Le succès est le fruit de ce que ce patron visionnaire a apporté, de son exigence de la simplicité, de sa capacité à disséquer les usages et à positionner l'utilisateur au centre de l'écosystème<br /> technique. Mais encore faudrait-il reconnaître la masse de travail et de compétences qui relaie ces géniales intuitions, toute cette intelligence collective qui participe à la réussite finale,<br /> reconnaître aussi le rôle des canaux marketing et commerciaux disponibles – sans sous-estimer le fait qu'Apple engendre des marges très importantes en sous-traitant la<br /> fabrication aux usines chinoises.<br /> <br /> <br /> Le personal branding peut iconiser d'autres stars, y compris chez Apple, pour prendre la relève de Steve Jobs, pour perpétuer cette stratégie de la communication, de l'addiction, et du buzz. Mais<br /> quel investissement, en temps et en moyens, et quelle prise de risque !<br /> <br /> <br /> Apple pourrait tout simplement se mettre à l'école de ses propres élèves, toutes ces entreprises qui, sur la Toile et les réseaux, ont mis leurs collaborateurs aux commandes du développement et<br /> de la communication, au contact des utilisateurs. Humaniser l'entreprise, ce n'est pas nécessairement stariser tout le monde, mais plutôt entrer dans l'ère de la conversation… qui n'est pas celle<br /> du buzz.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Le départ de Steve Jobs, quittant la direction opérationnelle d’Apple après une<br /> récidive d’un cancer surgi il y a plus de sept ans, est l’occasion de réfléchir au rôle des innovations dans l’Histoire.<br /> <br /> De tous temps, ce sont elles qui ont fait et défait les empires, depuis la roue, le joug, la métallurgie, le gouvernail d’étambot, l’imprimerie, la machine à vapeur et tant d’autres.<br /> <br /> Depuis que les Etats-Unis sont apparus sur la scène de l’Histoire, l’innovateur s’est très souvent confondu avec l’industriel qui met en oeuvre son innovation. Rockefeller, Edison, Ford, parmi<br /> d’autres, ont compris qu’une innovation devait d’abord servir un marché: celui des hommes d’abord avec l’automobile. Celui des femmes ensuite en envahissant la maison (réfrigérateur, machine à<br /> laver, télévision).<br /> <br /> Steve Jobs, figure tragique, surgi de nulle part, sans soutien d’aucune sorte, a, lui, compris avant tout le monde que le marché suivant, nécessairement mondial, serait celui des jeunes:<br /> distraire, communiquer, apprendre. Et qu’on ne pourrait les toucher que par des objets beaux, simples; et en commençant par les aider à obtenir ce qu’ils aiment le plus au monde: la musique.<br /> <br /> D’autres ont développé pour cela des logiciels; Jobs a, lui, compris qu’ils ne seraient rien sans les machines pour les utiliser. Il a compris aussi que l’avenir n’est pas, comme on l’a trop dit,<br /> à des sociétés post-industrielles, où domineraient les services, mais à des sociétés hyper-industrielles, où des services seraient transformés en objets industriels, créant le besoin de nouveaux<br /> services. Et il a produit ces machines nouvelles, c’est-à-dire les objets nomades dont les jeunes ont besoin. Et tous ceux qui, moins jeunes, veulent rajeunir en les utilisant.<br /> <br /> Sa firme, devenue première mondiale, prépare les futures objets nomades: une télévision et sans doute demain des machines d’éducation et de santé.<br /> <br /> Ce visionnaire l’a fait à l’échelle mondiale: il a d’ailleurs plus industrialisé la Chine que les Etats-Unis et il y a créé plus d’emplois. Il l’a fait aussi en mettant en place un univers fermé,<br /> protégé, pour les services associés, fermeture qui n’est possible que si les objets nomades sont assez séduisants pour justifier cette contrainte; et si la priorité reste à l’accumulation<br /> personnelle et non au partage, ennemi du monde selon Jobs.<br /> <br /> Le monde à venir, qui justifierait la vision de Jobs, serait donc<br /> un monde rassemblé, où la règle de droit s’appliquerait partout, et où les jeunes l’emporteraient.<br /> <br /> Aujourd’hui, tout nous en éloigne: le monde se fractionne, la règle de droit s’effrite. Et le pouvoir appartient aux seniors, de plus en plus nombreux. Et ces seniors ne font rien pour assurer<br /> aux plus jeunes de quoi acheter les nouveaux produits nomades, qui pourraient relancer la croissance.<br /> <br /> Ainsi, Apple ne peut pas être une source d’innovation suffisante pour relancer la croissance, aussi longtemps que n’a pas lieu une révolution institutionnelle majeure, qui assurerait aux plus<br /> jeunes un revenu stable, comme le fut la fixation des salaires pour l’automobile ou les allocations familiales pour les biens d’équipement ménager. On en est loin, très loin, dans un monde où les<br /> jeunes sont, mondialement, les premières victimes du chômage. Et personne n’assurera à tous les jeunes du monde l’argent de poche nécessaire à l’achat de ces biens.<br /> <br /> Le monde selon Jobs n’est pas encore pour demain. Et plus loin encore est le monde du partage, qui allierait celui de Jobs et celui de la gratuité.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Effectivement, pas un nom... c'est une prouesse d'evangeliste ? :)<br /> <br /> <br /> Longue vie à ton blog Eric<br /> <br /> <br /> :Lo<br /> <br /> <br /> <br />
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