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Eric Leguay, ma vie numérique

Le présent n'est que le futur passé...

Réhabilitons le Minitel et le Bi-Bop

 

 

Pour clore cette série célébrant les 20 ans du département Multimédia de Gobelins, attardons nous sur cette fin du XXième siècle, où les grandes fiertés de la France se nomment Airbus, Ariane, TGV et Minitel. Ce réseau embryonnaire initiateur d'internet, installa dans l'esprit des Français, l'idée de pouvoir de chez soi, accéder à des services pratiques et également réaliser des achats en ligne bien avant le e-commerce. D'abord en test dans l'ouest de la France, le Minitel se généralisa pour atteindre plus de 3 millions de connectés à des services simples, bon marchés et sécurisés.


Minitel.jpg

 

Ce fut surtout la grande fierté des ingénieurs de France Télécom, fleuron du service public, que d'offrir une informatique centralisée accessible par des terminaux de saisie. Dans les années 80 puis 90, trouver une adresse, un numéro de téléphone, acheter son billet de train, commander à La Redoute, discuter sur un Forum ou trouver sa moitié se fait tout naturellement sur le Minitel. Le 3615 précède systématiquement chaque marque, enseigne ou service à la manière du « dot com » dix ans plus tard. Nous semblions nous satisfaire de l'absence d'image, de la lenteur d'affichage ou de l'impossibilité de sauvegarder, quoi que se soit mais l'usage était simple et le boîtier gratuit. Une économie florissante à coup de page écran et de Minitel Rose se mit en place et le secteur s'affubla du nom de « télématique ».

 

 

Si à cette époque vous étiez cadre ou commercial dans le secteur informatique vous rouilliez en GOLF ou en 205 mais toujours en GTI. Pour parfaire votre panoplie vous aviez dans votre auto un RadioCom 2000. Ancêtre du téléphone portable distribué par la « Société Française de Radiodiffusion » (SFR) vous pouviez frimer au volant tout en téléphonant. Le GSM était plus que balbutiant et il faudra encore attendre. En 1992 après les bottes en caoutchouc, NOKIA se lança dans la téléphonie mobile et entra au NASDAQ en 1994. Dès lors la téléphonie mobile est lancée et son succès est mis en orbite.

 

Bi-bop02.jpg

 

En France, c'est ITINERIS de France Télécom qui en 1992 offre les premiers services de téléphonie mobile GSM. C'est à l'époque un réseau encore très faible, une couverture très aléatoire et un service effroyablement coûteux. L'abonnement sans communication est facturé 190 Frs par mois (28 euros) et 2 frs la minute (30 Cts d'euros). Téléphoner est le seul service proposé et la consultation de sa messagerie est payante. Les usagers feront un pied de nez aux opérateurs en continuant à envoyer des sms et texto moins coûteux. Il faut dire que Tam-Tam, Tatoo et Kobby connurent un incroyable succès surtout chez les tribus de jeunes urbains (3 frs le message de 80 caractères sans abonnement).

 

Bi-bop03.png

 

Parfois le génie français de nos ingénieurs dérape à la manière surréaliste de Boris Vian. En 1991 France Télécom lance un « terminal mobile de radiocommunication téléphonique » économique nommé Bi-Bop. Sa particularité: vous ne pouvez qu'émettre et pas recevoir d'appels et pour fonctionner vous devez vous tenir sous un poteau ayant un autocollant Bi-Bop spécifique. Vous ne me croyez pas ? levez les yeux, ils reste encore des autocollants un peu partout en ville. Téléphones intelligents et internet embarqués sont la norme aujourd'hui pour offrir toujours plus de services nomades, géolocalisés et intuitifs. désormais il y a forcément une application pour ça... 

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L
<br /> <br /> Le Minitel s'éteindra en juin 2012, a annoncé France Télécom, proclamant ainsi la fin d'une légende. Les lecteurs du Monde.fr ont confié leurs plus beaux souvenirs sur le Minitel.<br /> <br /> <br /> <br /> "La lenteur d'affichage ajoute au suspense", par Ludovic<br /> <br /> <br /> <br /> A un tournant de ma vie d'étudiant, changement de voie. Je quitte une filière technique qui me barbe et m'oriente vers une école d'infographie. Je passe le concours. Un mois plus tard, c'est le<br /> jour des résultats. Ceux-ci étaient disponibles sur le Minitel.<br /> <br /> <br /> La lenteur d'affichage ajoute au suspense. J'arrive sur la lettre S, la lettre de mon nom. Seulement quatre ou cinq nom par page. Sur la première je vois un seul nom reçu et les autres non reçus.<br /> Page suivante, aucun reçus. Page suivante... ma respiration s'arrête et ma gorge se bloque. A côté de mon nom est écrit "admis". Ma vie bascule à ce moment. Merci, mon petit Minitel. J'ai fait<br /> tout le cursus de cette école, quatre années, et suis sorti major de ma promo. Je travaille depuis plus de dix ans dans le cinéma.<br /> <br /> <br /> <br /> Une dernière génération, par Laura<br /> <br /> <br /> <br /> Posé sur le bureau de mon père, "ça coûte cher" et on ne l'utilise pas pour rien. Touches grises, plates, et vertes. "Qui s'est servi du minitel ? Le téléphone était encore occupé<br /> !" Mais c'est que ça me fascine, moi, ces lignes qui s'affichent en se déroulant sous mes yeux. Et soudain, l'info qu'on souhaitait ! Comme un trésor. Heureusement que le Minitel<br /> fonctionnait encore au moment d'entrer à la fac : c'est lui qui me donnera la bonne<br /> nouvelle du bac. J'ai bien ri quand ma jeune sœur a dû télécharger une application sur son iPhone pour avoir les résultats du bac de français.<br /> <br /> <br /> <br /> 3615 code RAVE, par DJ K<br /> <br /> <br /> <br /> Au début des années 1990, c'était le temps des raves et du Minitel. Les premières étaient suffisamment rares pour que mes amis et moi fassions plusieurs plusieurs centaines de kilomètres dans la<br /> soirée pour descendre à Marseille pour une Dragon Ball ou à Saint-Trop' pour une<br /> fête sur les plages du Blouch. C'était le moyen le plus efficace pou obtenir des<br /> informations de dernière minute sur une teuf à venir à l'autre bout de la France. Au<br /> milieu des services de Minitel rose et du 3615 SNCF se trouvait le 3615 code RAVE. Depuis, les raves ont été remplacées par le clubbing et le Minitel par Internet. L'accès à la musique et à<br /> l'information électroniques s'est démocratisé. C'était le bon vieux temps...<br /> <br /> <br /> <br /> "Des souvenirs forcément roses...", par Fred<br /> <br /> <br /> <br /> Des souvenirs de minitel ? Des souvenirs forcément roses....  Mes 15 ans. Allongé sur le ventre sur la moquette du salon. Des après-midi passées à essayer tous les 3615 + un nom sexy pour me perdre dans un érotisme ou une pornographie minimalistes. Des petits bonhommes en bâtons dans des poses<br /> suggestives, de longues minutes à remplir un profil qui ne servait jamais à rien, des<br /> échanges de messages avec de vraies fausses "coquines de ma région" dévoilant au compte-gouttes un numéro de téléphone toujours incomplet. Et puis venaient les engueulades des parents<br /> lorsque tombait la note de téléphone, suivies de la promesse jamais tenue de ne pas recommencer.<br /> <br /> <br /> <br /> "Le Minitel m'a apporté le bonheur", par Josette<br /> <br /> <br /> <br /> Le Minitel m'a apporté le bonheur. Je galérais depuis sept ans avec quatre enfants et puis, sur un site, j'ai rencontré Noël. Il était de Marseille et moi de Belfort. Je venais de perdre mon papa et pour moi la vie était très dure. Noël a su, avec sa gentillesse, m'apporter la joie de vivre. Nous nous sommes connus en mars 1989 et nous nous sommes marié le 25 mai 1991. Cela fait vingt ans que<br /> nous sommes mariés et nous sommes très heureux. Je ne regrette pas les factures de téléphone.<br /> <br /> <br /> <br /> "Chaque matin au réveil, je me connectais sur 3615 BasketUSA", par Romain<br /> <br /> <br /> <br /> Fan de basket américain, j'utilisais quotidiennement le Minitel avant l'arrivée d'Internet pour obtenir les informations les plus fraîches sur la NBA. Chaque matin, je me connectais au 3615 BasketUSA et il fallait s'armer de patience pour voir les résultats des matchs de la nuit qui s'affichaient ligne après ligne, à mesure que la page se chargeait. Toute une époque !<br /> <br /> <br /> Au-delà des statistiques des rencontres, le Minitel m'a surtout permis de vivre un des<br /> plus grands moments d'émotion de ma vie de fan de basket : le retour de Michael Jordan à la compétition, en mars 1995.  Les semaines qui ont précédé son retour officiel ont été marquées par<br /> de nombreuses rumeurs et informations allant dans le sens d'un possible come-back. Ces informations qui m'ont fait vibrer alors que j'avais 14 ans, je les ai lues sur le Minitel.<br /> <br /> <br /> Je me souviens avoir sauté de joie et couru dans toute la maison lorsque Michael Jordan<br /> est effectivement revenu au jeu. En revanche, je me souviens aussi de voir régulièrement<br /> ma mère faire la tête lorsqu'elle recevait la facture téléphonique...<br /> <br /> <br /> <br /> "Une époque où les crimes informatiques étaient mal définis", par Otto<br /> <br /> <br /> <br /> En tant que jeune hacker à une époque avant le Web, accéder les réseaux était<br /> vraiment difficile. Le Minitel permettait de se connecter, illégalement bien sûr,<br /> mais à une époque où les crimes informatiques étaient mal définis, à toutes sortes de systèmes. Je me souviens en particulier de la possibilité de se connecter en 3614 sur un VAX de VLSI, qui ensuite permettait d'accéder aux réseaux X.25/X.75 et ainsi rebondir sur toute la planète. Il existait quelques passerelles X.25/Internet ce qui permettait donc<br /> d'accéder à Internet depuis un Minitel.<br /> <br /> <br /> <br /> "Remplir l'écran du Minitel avec un dessin", par Mickael<br /> Perrin<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> votre article sur le Minitel et les anciens modes de communication est très intéressant ! Si vous souhaitez gagner en visibilité, vous pouvez le diffuser en entier, ou un extrait, sur le site<br /> participatif du Parisien "YOU-LeParisien.fr", en ajoutant les liens désirés vers vos pages pro ou perso (blogs, flickr, ...).<br /> <br /> C'est simple, rapide et gratuit !<br /> <br /> Bonne journée ;)<br /> <br /> <br /> Bien à vous,<br /> <br /> <br /> Fred, community manager de YOU LeParisien.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> L’ancêtre français d’Internet, comprenez le Minitel, génère encore plus de 200 000 euros de chiffre d’affaires sur 2011. Un résultat qui lui octroie encore un sursis d’un an.<br /> <br /> Bien qu’il soit de moins en moins utilisé, ce système de connexion à distance est encore prolixe. Il y a un an, on apprenait que<br /> deux millions de Français utilisaient encore le Minitel. Néanmoins, lorsque l’on parle de Minitel,<br /> c’est le service que l’on nomme et non l’appareil. Ainsi, la moitié des fidèles<br /> du Minitel le consulte depuis un ordinateur. Malgré un résultat encore satisfaisant, il est tout de même en chute libre. De 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2007, on est tombé à 200<br /> 000 euros, soit une baisse de 99,8 % en quatre ans.<br /> <br /> France Télécom avait tout d’abord programmé sa fermeture pour 2010. La date fût alors repoussée à septembre 2011. Aujourd’hui, on apprend que la fermeture définitive de l’ancêtre d’Internet est<br /> encore décalée. Elle devrait être effective le 30 juin 2012.<br /> <br /> <br /> <br /> lundi 11 juillet 2011 - Par Edouard le Ricque -<br /> Source : Tom's Guide FR<br /> <br /> <br /> <br />
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