Le présent n'est que le futur passé...
10 Mai 2020
En ce Dimanche soir pluvieux, ponctuant un week-end qui n'a plus de sens, si semblable qu'il fut aux jours précédents, vous prend l'angoisse soudaine du lendemain. Ce lendemain qui pendant 2 mois fut répétitif à la manière du jour sans fin de nos années 80. L'angoisse de retrouver ce RER A si peu ponctuel et confortable, ces parisiens si gris et peu aimables, ces odeurs d'eau de toilette si âcre, confronté à cette vie de banlieusard si triste. L'angoisse vous monte à la gorge à l'idée de croiser Josiane de la Compta comme signe tangible du déconfinement. Nous avons vécu pendant 2 mois comme des Belles aux bois dormant, débordants de nos jeans, les cheveux gras, bercés au son mythomaniaque du gourou Raoult. 55 jours à entendre les même fadaises, des Sibeth, des Cymes, des Kierzek, des médecins, des urgentistes, des épidémiologistes, des carabins au langage si savant qu'ils ne renieraient pas les Médecins de Molière.
Et si nous ne sortions pas ? Si nous restions confinés ? Si nous étions définitivement cryogénisés dans de la carbonite comme Han Solo ? Si nous retournions nous cacher dans les glaces d'Hibernatus ? Si nous fermions les portes et les volets ? Voici le doux songe qui vous traverse, le regard encore comptable du stock de papier toilette que vous avez accumulé. Il y a des pâtes et du rosé, de la farine et du chocolat, il reste des conserves et le congélateur est plein, alors restons là, cachés, dans nos abris. De toute façon, vous ne rentrez plus dans rien et vous ne ressemblez plus à rien, gras, décoiffés, hirsutes et blancs, que même parfois votre chien vous renifle pour vous identifier. Votre maison est si proprette qu'elle ferait pâlir d'envie Marie Kondo, la reine du rangement. Vous n'avez plus rien à trier, ranger, organiser, alors autant en profiter. Pourquoi sortir ? Puisque TOUS les événement auxquels vous assistiez ont été annulés, déprogrammés, déplacés, supprimés pour les 3 prochaines années. Si au moins nous en profitions avec sagesse et lucidité pour annuler les Jeux Olympiques de 2024 ?
Pourtant sagement vous pensiez vous être préparé à ressortir, ayant même tricoté vous même votre masque, rempart illusoire au virus et cache misère d'un état défaillant. Vous vous êtes couchés à plus d'heure épuisant Netflix et Animal Crossing. Vous êtes en plein JetLag interurbain. Vous venez d'inventer le premier décalage horaire entre la porte de Vanves et la Défense. Vous avez abandonné votre rôle d'enseignant intérimaire auprès de vos sales gosses goinfrés aux céréales et aux gâteaux au chocolat. Ils sont méconnaissables. Et si vous ne ressortiez pas ? Déjà l'idée de la queue au Franprix coincé derrière Georgette qui s'obstine à vouloir payer en pièces de 2 cts vous colle la nausée. Dans votre tête mentalement vous refaite le chemin qui sépare votre modeste 3 pièces à votre bureau ridicule. Chaque croisement, chaque station de Métro, chaque déplacement, chaque montée d'ascenseur devient un enjeu digne de Koh Lantha que vous ne ratiez pas. Vous vous êtes même surpris à pleurer à l’élimination de Sam, menuisier de profession. Vous êtes à fleur de peau.
Restons dans nos Igloos, nos tipees, nos huttes, nos tentes, nos roulottes, nos cabanes. Adhérons à ce syndrome post traumatique si bien décrit par les Psys qui ne ratent jamais une bonne occasion de faire du business. « Parmi les symptômes les plus courants constatés chez les personnes atteintes : la fatigue, l’engourdissement des jambes et des bras, les longues siestes ou encore la difficulté à se lever le matin. Le syndrome de la cabane se manifeste également par un sentiment de tristesse, de peur, d'angoisse ou encore de frustration… » Comme les héros du quotidien d'Emir Kusturica, nous vivons « Underground » attendant que la guerre s'achève, mais le voulons nous vraiment ? Voulons nous vraiment retrouver cette société de consommation ? Les étagères Billy ? Les SEPHORA ? Les H&M et ZARA ? Voulons nous encore perdre nos samedi à l'hideux Forum des Halles ? Pour nous illusionner sur notre supériorité d'occidentale ? Est-ce vraiment notre but dans la vie que d'enrichir APPLE et AMAZON ?
Au moment du grand collapse annoncé ; Yves Cochet devient maître à penser : “Le Coronavirus peut être le déclencheur de l'effondrement de notre civilisation". Si nous devenions des précurseurs en ne sortant plus ? Des conquérants statiques ? Des voyageurs immobiles ? Nichés sur la cime des arbres, regardant la foule se contaminer dans les embouteillages au Drive du MacDo. Alors que l’égoïsme du Bobo Parisien a fuit lâchement à l'Ile de Ré pour s'oxygéner avec Olympe et Léandre, vous tranquillement vous attendrez le coup de sifflet de la récrée finale pour lézarder. Le nouveau rebelle vit dans sa cabane, ne sort plus de sa chambre comme Alexandre le Bienheureux. La nouvelle philosophie est de s'acheter une roulotte dans une forêt isolée, et charmante. C'est vivre dans une cahute dans la forêt magique de Brocéliande. Le syndrome de la cabane, n'est pas une maladie, c'est un art de vivre, un ballon d'oxygène à la bêtise de nos vies. Devenir des Robinson Crusoé vivant chichement de fromage et de jambon, sera notre projet.
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