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Eric Leguay, ma vie numérique

Le présent n'est que le futur passé...

GTA V

gta5cover

Sauf si vous viviez sur Mars où à Bressuires, vous n'avez pas pu échapper hier à la sortie du jeu vidéo le plus attendu de l'année : Grand Theft Auto V (Dites juste GTA V). Tremblement de terre sur la planète jeu, avalanche de chiffres étourdissants, déferlement de critiques et de hurlements en tout genre, sont les ingrédients participant à l'effervescence de chacune des sorties de ce titre. Tout semble écrit à chaque fois, pour que ce jeu, résume à lui tout seul l'ensemble des milliers de jeux sorties chaque année. Il représente exactement ce qu’exècre et ce que rejette une grande partie des anti-jeux mais est pourtant la raison même de son succès.

AmericanBeauty

Les plus intellos y voient la caricature de la décadence américaine et la fin du rêve et de l'American Way of Life sur papier glacé que les américains nous vendent depuis 1945. Il y a du « American Beauty » dans cet opus, c'est indéniable. Il y a de la violence, du sexe et de la drogue à gogo pour les plus puritains, comme si cela n'existait pas dans le monde de OuiOui imaginé par Christine Boutin. Pour les pseudos scientifiques de tout poil, ce jeu est le vers qui pervertit notre belle jeunesse occidentale, la rendant immédiatement dealer, proxénète et escroc. Il y a surtout, une incroyable recette de succès basé sur le fondement même du jeu vidéo : le jeu vidéo est subversif.

 

 

Pour paraphraser Maurice Clavel et son célèbre « Mesdames, Messieurs, les censeurs, bonsoir », je vais vous révéler l'essence même de ce jeu qui lui donne cette aura, ce succès, cette ampleur. Le jeu vidéo par sa représentation hyper réaliste du monde, permet au joueur de le créer, le moduler et à la fin tout casser. Jouer c'est construire mais aussi casser sa création pour mieux montrer son pouvoir presque divin sur les choses. Enfants, vous aimiez construire des châteaux de sable et vous preniez tout autant de plaisir à les fouler du pied. Plus tard muni d'une masse, vous avez pris un pied d'enfer en abattant un mur, ou en cassant une assiette. Le jeu vidéo se nourrit de ces pulsions, mais virtuellement et donc en beaucoup moins grave.

UneParisienLe jeu vidéo, par sa recréation imaginaire et artificielle, vous permet d’être ce dieu créateur de monde, mais aussi ce dieu destructeur de vie, le gifleur de Sim's et le chauffard de Mario. Le jeu vidéo vous donne les clés de l'interdit, du banni, de l'hors-norme. Vous voici tout puissant, maîtrisant ce monde de pixels, comme un enfant sachant bien que tout cela n'a rien de réel, ni de matériel. Braver l'interdit, ne plus être soumis aux codes et aux lois du monde réel, donne à ce moment là, une incroyable bouffée d'oxygène salutaire. Alors plus les adultes le rejettent et plus le jeu est séduisant pour les enfants. Plus la société veut le bannir ou lui donner des vertus qu'il n'a pas, plus il devient enviable et désirable.

morano-gta

Bravo donc à GTA V, de maintenir cette subversivité du jeu, cela va permettre de contrebalancer la mièvrerie de Candy Crush, va continuer à bousculer le bourgeois, terroriser le bien-pensant, et galvaniser la bigote à la sortie de la messe. Plus la presse en dira du mal, plus Nadine Morano se révoltera, plus Natacha Polony vomira ses tripes sur ce loisir, et plus il sera populaire. Accusé de toutes les violences dans notre société, nous serons en mesure de nous demander si le bijoutier de Nice n'a pas trop jouer à GTA pour tirer sur son agresseur comme un lapin.

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